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Akhannouch fait le bilan des 100 jours de son gouvernement… Voici ce qui change

Akhannouch fait le bilan des 100 jours de son gouvernement… Voici ce qui change

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Devant les caméras d’Al Aoula et de 2M, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a rendu compte, mercredi 19 janvier, de l’action de son équipe. Plus qu’une tirade politique, c’est à un véritable discours managérial que les Marocains ont eu droit. Est-ce assez? Points saillants.

Soyons clairs, ceux qui s’attendaient à de grands élans lyriques, imbibés d’idéologie, de prises de positions ou d’auto guili-guili n’ont qu’à passer leur chemin. Et à voir la posture, et le discours d’Aziz Akhannouch, mercredi 19 janvier sur Al Aoula et 2M à l’occasion des 100 jours du nouvel Exécutif, ceux qui pariaient sur un changement ou une réorientation de la stratégie de communication du gouvernement et de son «patron» ont perdu.

Nous sommes loin des tirades à l’infini d’un Abdelilah Benkirane qui fait feu de tout bois et encore plus loin des véritables séances d’hypnose proposées par son successeur, nommons Saâd Dine El Otmani. En lieu et place, les Marocains ont eu droit à un Akhannouch plus que jamais fidèle à lui-même, avec un langage aussi fédérateur que de vérité, tourné vers les problématiques réelles que le pays a à gérer, les voies et moyens de «délivrer» les promesses formulées avant les dernières législatives et la méthodologie à suivre pour donner forme aux projets royaux entrant dans le cadre du Nouveau modèle de développement et celui de l’Etat social au Maroc.

S’il est une ligne de démarcation qu’Akhannouch a su tracer, cette soirée du mercredi, c’est bien celle-ci: l’enjeu majeur pour le Maroc d’aujourd’hui, c’est de réussir son saut socio-économique. Et l’attitude du chef du gouvernement a bel et bien suivi. C’était celle d’un chef d’équipe qui défend les siens. On l’aura surtout remarqué en le voyant prendre fait et cause pour des mesures aussi impopulaires que l’instauration du pass sanitaire, la fermeture des frontières aériennes (encore valable pour un temps) et la hausse de certains prix de produits de consommation ou encore l’abaissement de l’âge d’accès aux professions d’enseignants à 30 ans.

Le pari est ainsi celui d’être un chef d’orchestre, responsable et solidaire, d’une majorité gouvernementale voulue et qui sait comment répondre aux attentes des Marocains. Donnant sa propre définition de ce qu’est «l’Etat social» (santé, éducation, emploi), Akhannouch se veut un homme d’action, et non de paroles. Il en veut pour preuve le lancement de programmes comme «Awrach», pour lequel un budget de 2,25 milliards de dirhams par an a été débloqué, avec l’objectif de fournir des emplois à un quart de million de Marocains.

Il a également cité le chantier enclenché de la couverture sociale, qui ambitionne de permettre à 11 millions de Marocains de bénéficier d’une couverture santé. Et avec des promesses concrètes: une séance dialyse à 17 dirhams au lieu de 850 dirhams actuellement, des opérations chirurgicales gratuites, etc.

En matière de gestion des effets de la pandémie, le chef de l’Exécutif est revenu sur des mesures comme le plan d’urgence de 2 milliards de dirhams pour soutenir le secteur touristique et les 17 milliards de dirhams alloués à la préservation du pouvoir d’achat.

Moralité: en matière de gestion sectorielle et technique de nombre de problématiques, le gouvernement sait y faire. Mais là où Akhannouch s’est montré peu loquace, c’est s’agissant de la vision de son équipe quant à deux réformes majeures attendues: celles des systèmes de santé et d’éducation au Maroc.

Des mesures sont certes avancées: hausse de 9 milliards de dirhams dans la Loi de finances 2022 pour la santé et l’éducation, une stratégie en cours d’élaboration pour la réforme de la santé publique, des pistes pour l’Education nationale avec l’accent mis sur l’enseignant… Mais il n’est pas encore question de stratégies globales, réalisables, à même de servir de cadre aux vraies révolutions attendues en la matière.

A la décharge du gouvernement, 100 jours sont loin d’être suffisants pour mettre sur les rails deux chantiers pharaoniques pour l’édification du Maroc de demain. Et l’espoir est que cette fois, avec ce gouvernement, soit la bonne.

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