Vidéo. Harcèlement sexuel: justice d’accord, prise en charge d’abord (expert)

L’onde de choc causée par l’affaire «Sexe contre bonnes notes» a permis une certaine libération de la parole des victimes de harcèlement sexuel au Maroc. Mais le chemin reste long…

Le bureau de la Fédération des ligues des droits des femmes de la région Rabat-Salé-Kénitra a organisé, samedi 26 février à Rabat, une conférence sur la thématique: «Harcèlement sexuel dans des rapports de force inégaux: l’université comme exemple». Les participants à cette rencontre ont notamment souligné l’insuffisance de l’approche légale pour lutter contre ce fléau, tout en insistant sur l’importance d’un soutien psychologique pour protéger les victimes d’une dégradation psychique encore plus grave.

L’onde de choc de l’affaire «Sexe contre bonnes notes», concernant des professeurs universitaires condamnés pour avoir harcelé et agressé des étudiantes, a permis une libération bien que timide de la parole des victimes de harcèlement sexuel au Maroc. Les hashtags #MeTooUniv et #ZéroTolérance sur les réseaux sociaux y ont également beaucoup contribué, aidant à vaincre les réticences à dénoncer ce fléau qui mine notre société.

Le harcèlement sexuel sévit dans le milieu universitaire, mais le sujet reste tabou. Rares sont les victimes qui osent la démarche pénale, car souvent découragées par la crainte qu’une telle procédure nuise à leur réputation, à leur cursus ou les contraigne à changer de voie professionnelle. Ce qui remet en question l’efficacité de l’approche répressive face à cette pratique bannissable. De plus, en l’absence d’une prise en charge psychologique, la victime est exposée aux effets d’un traumatisme indicible qui continuera d’agir sur son équilibre psychique longtemps après l’évènement.

Pour nous éclairer sur ces conséquences insidieuses du harcèlement sexuel, qui peuvent souvent mener au suicide, Ni9ach21 a interrogé Hicham Laafou, spécialiste et chercheur en troubles traumatiques et en psychologie.