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Tournée européenne de Small X: plus de peur que de mal

Tournée européenne de Small X: plus de peur que de mal

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Le rappeur marocain Small X est arrivé en France pour une tournée qui le mènera à travers l’Europe. Mais ce voyage a failli ne pas avoir lieu…

Abdessamad Lamrik, plus connu sous le nom de scène Small X, fait partie de ces rappeurs marocains que l’on ne présente plus. Du haut de ses 17 ans de carrière dans le rap game, pour la majeure partie au sein du groupe Shayfeen, Small X s’est produit à guichets fermés dans de nombreux pays tels que la Palestine, la Norvège, la Belgique ou encore la France. En février 2021, sa carrière a pris un autre tournant avec la sortie de son premier projet solo, «Phoenix», un EP de 7 titres.

Pendant plusieurs mois, en raison de la crise de Covid-19, la scène artistique au Maroc comme dans le monde a été frappée d’une léthargie qui ne dit pas son nom. Plus de concerts ni de tournées, les voyages suspendus, les frontières fermées… Beaucoup ont prié pour que ça cesse. Ce qui s’est fait avec la réouverture progressive des frontières dans certains pays, il y a quelques mois. Le Maroc, lui, n’a rouvert ses frontières, seulement aériennes, que le 7 février dernier. L’on allait enfin reprendre contact avec le monde.

La réouverture du ciel marocain a aussi fait le bonheur de nombreux artistes, qui peuvent désormais aller se produire à l’étranger. Parmi eux, Small X qui entame, ce jeudi à Marseille, une tournée qui le conduira à travers l’Europe. Pourtant, il y a encore quelques jours, un grand flou persistait: Small X s’est vu refuser le visa pour rejoindre la France. Une situation d’autant plus incompréhensible que l’octroi de visa aux artistes se fait plus ou moins facilement.

Incompréhension

Contacté par Ni9ach21, Small X a précisé que ce n’est pas la première fois qu’il était confronté à une telle situation et qu’il a été obligé, à plusieurs reprises, d’annuler sa participation à de «grands festivals». Evidemment, ces derniers jours n’ont pas été faciles pour lui: «Tu ne peux plus te projeter, tu te retrouves dans le flou, tu ne sais pas si tu auras le visa ou pas», confie l’artiste, qui dit ne pas comprendre ce refus, car son dossier était «complet et solide». Il contenait toutes les invitations et réservations de salles, une carte d’artiste et un billet d’avion, entre autres.

«On a suivi toutes les procédures possibles, le plus difficile n’était pas de rassembler les papiers, mais d’organiser cette tournée», poursuit celui qui se demande si ce genre de problème survient seulement quand il s’agit de «tournées privées». Plusieurs évènements voient, par exemple, le jour grâce à des collaborations entre le ministère de la Culture du royaume et des entités institutionnelles d’autres pays, et dans ces cas, les autorités facilitent la tâche aux artistes pour l’obtention du visa, observe-t-il.

«On veut être soutenus»

Small X reconnaît les efforts du «nouveau ministère de la Culture», qui est de plus en plus proche des artistes, plus actif. L’artiste évoque notamment la distribution par le département de Mehdi Bensaid des fameuses «cartes d’artistes», qui étaient très rares auparavant. Néanmoins, ajoute-t-il, les efforts du ministère doivent aussi couvrir l’accompagnement des artistes, tous sans exception, à l’international. «On ne peut pas continuer comme ça, on ne veut pas la guerre, on veut être soutenus».

Son visa finalement obtenu et déjà en France, Small X craint que si les choses ne bougent pas, d’autres artistes ne soient pas à l’abri de situations aussi désagrables que celle qu’il vient de vivre. «On veut juste exporter notre riche culture, on veut sentir que le Maroc nous permet de prendre notre envol pour revenir la tête haute», insiste-il. Comme lui, un autre rappeur, ElGrande Toto, a lui aussi dû annuler sa participation à un important événement en Egypte en octobre dernier pour une histoire de visa refusé.

Par ailleurs, notons que le Bureau Export de la musique marocaine (MoMex) a été mis sur pied en 2016 par le ministère de la Culture, la Fondation Hiba et la Fondation OCP afin de gérer ce genre d’affaires. Mais depuis son inauguration, l’on n’entend pas trop parler de cet organisme, et plusieurs rubriques de son site web sont encore «en construction». L’espace «artiste», lui, affiche une page blanche.

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