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Fahsi, Azizi, Elkayam…: quand la jeune génération revisite les grands classiques de la musique marocaine

Fahsi, Azizi, Elkayam…: quand la jeune génération revisite les grands classiques de la musique marocaine

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Certains classiques de la musique marocaine que l’on croyait disparus refont surface petit à petit sous de nouveaux rythmes.

Le patrimoine musical marocain est riche de ses divers genres: le chaâbi que l’on retrouve un peu partout, l’aïta qui se subdivise en plusieurs genres dépendamment de la région, le gnawa qui a séduit le monde entier ou encore la musique amazighe, pour ne citer que ceux-là. Mais ces dernières années, avec la mondialisation et internet, la musique a beaucoup évolué. Et le maroc n’y a pas échappé, avec de nouveaux styles qui ont vu le jour et dominent aujourd’hui la scène nationale. Toutefois, dans un élan nostalgique, certains artistes d’aujourd’hui mettent un point d’honneur à faire découvrir aux nouvelles générations les classiques de notre musique.

C’est le cas de Soukaina Fhasi. Grande amoureuse du patrimoine musical marocain, l’auteure-compositrice-interprète originaire d’El Jadida a repris avec succès un grand classique de l’histoire musicale du royaume, dans le registre de l’aïta «engagée». Fahsi a repris une des chansons de Kharboucha, de son vrai nom Hada El Ghiatia, dans laquelle elle dénonçait l’autorité arbitraire du caïd Aissa Ben Omar. Aujourd’hui, la chanson comptabilise plus 20 millions de vues rien que sur YouTube.

Légende de la musique marocaine des années 30, Zohra al-Fassia fut la première femme marocaine à composer et interpréter ses chansons en public. «Hak A Mama», l’une de ses œuvres les plus connues n’a pas échappé aux reprises. Elle a eu droit à plusieurs versions, dont une réalisée avec succès par le jeune artiste marocain Fayçal Azizi.

De confession juive, les chansons d’al-Fassia résonnaient jusqu’en Israël. Il existe donc des versions jouées par de jeunes artistes israélo-marocains. La chanteuse Neta Elkayam, connue pour ses influences musicales andalouses et berbères, a ainsi livré une très belle version de «Hak A Mama» avec l’orchestre de Jérusalem.

Dans le registre du patrimoine judéo-marocain toujours, «Ya Lattar», chanson à succès d’Albert Souissa, auteur-compositeur-interprète d’une centaine de chansons en darija, a eu droit sa propre cover de notre époque. La chanteuse marocaine Abir El Abed en a simplement fait un hit. Sur un beat dancefloor accompagné d’un fond de guitare, le titre a cumulé près de 500.000 vues sur YouTube en moins d’un mois.

Le mythique Nass El Ghiwane fait également partie de la liste. Plusieurs titres du groupe issu du quartier Hay Mohammadi de Casablanca ont fait peau neuve. Pour reprendre le flambeau, nul autre qu’un groupe de la même ville: Hoba Hoba Spirit. Les précurseurs du mouvement «Hayha» ont notamment repris «Fine Ghadi Biya Khouya», qui a bercé toute une génération en quête d’identité et de liberté dans les années 70.

Pour sa part, D33psoul en a carrément fait sa spécialité. Le jeune producteur de musique a à son actif une bonne vingtaine de reprises. En plus de revisité les classiques de notre patrimoine musical, le DJ s’amuse à mixer entre les différents styles marocains et ceux du reste du monde. Avec à la clé des millions de vues sur YouTube. Parmi ses productions les plus connues, on peut citer «El Elwa», «Laar Ya Laar» ou «Irish Gnawa».

Par ailleurs, même des artistes non marocains puisent leur inspiration dans le patrimoine du royaume. Comme le titre emblématique de Najat Aatabou, «J’en ai marre», vendu à plus de trois millions d’exemplaires, et «Tzawaj Magalha Lia», repris par de nombreux artistes comme Cheb Khaled ou l’Emirati Hussain Al Jassmi.

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