Une équipe de jeunes Marocains a été primée à la dernière édition du prestigieux Space Apps Challenge de la National Aeronautics and Space Administration (NASA). Découverte.
Et une victoire scientifique de plus pour le Maroc. Salaheddine Kaba, Mouhcine Mitallan et Aymane Abouliz, qui forment l’équipe EAGLE AI, ont remporté le prix «Global Connection» lors de la 10e édition du Space Apps Challenge de la National Aeronautics and Space Administration (NASA), qui s’est déroulée les 2 et 3 octobre derniers.
Cette année, le Space Apps Challenge a vu la participation d’équipes venant de plus de 160 pays et territoires. Celles-ci devaient trouver des solutions à l’un des 28 défis posés par la NASA, allant de la construction d’une application pour alerter sur les risques de Covid-19, au développement de moyens pour cultiver des aliments sur Mars, en passant par la mise en place de méthodes de détection et de localisation des débris spatiaux et marins.
Eagle AI fait partie des 10 gagnants sélectionnés parmi 2,814 projets reçus, à raison d’un gagnant par catégorie. Une véritable prouesse, d’autant plus que l’équipe marocaine est désormais la première équipe arabo-africaine à remporter ce titre. Afin de nous en dire plus sur le projet Eagle AI, Salaheddine Kaba, capitaine de l’équipe a répondu aux questions de Ni9ach21.
Ni9ach21: En quoi consiste votre projet et qu’apportera-t-il à l’humanité?
Salaheddine Kaba: Eagle AI est une application permettant la détection et le suivi des déchets plastiques dans les océans. Et ce, en analysant les différentes images et données satellitaires à l’aide de plusieurs d’outils d’intelligence artificielle.
Outre les côtes et mers marocaines, notre projet servira également comme un outil de surveillance et de préservation des mers internationales. Nous voulons offrir cette plateforme aux spécialistes du domaine pour mieux comprendre ce fléau. Sur la base de leurs conseils, les décideurs pourront opérer les changements adéquats.
Avez-vous rencontré des obstacles dans la réalisation de ce projet?
Bien sûr, mais surtout du côté technique. On a fait un travail de recherche colossal. Il faut savoir qu’il n’existe pas de données précises quant aux polluants résultant des déchets plastiques des mers. En plus, il s’agissait de trouver des formules mathématiques appropriées pour différencier le flottement entre les déchets plastiques, le bois, les algues et l’écume marine, entre autres. Tout cela aura servi à la création d’une base de données pour identifier ces déchets grâce aux algorithmes d’apprentissage automatique.
Avez-vous reçu des soutiens?
En tant que lauréats de l’université marocaine, nous avons reçu pas mal d’appels de différents responsables dans le but de nous encourager, mais aussi pour suivre le développement du projet. La presse nationale a, elle aussi, largement diffusé notre prouesse. On a donc reçu les messages de félicitations de milliers de marocains.
Quel est l’avenir de l’intelligence artificielle au Maroc?
C’est désormais une réalité partout, l’intelligence artificielle est un levier indispensable du progrès technologique. Au Maroc, on a remarqué un engagement conscient et un intérêt croissant pour ce domaine. Plusieurs évènements et forums ont été organisés, et des budgets ont été alloués en ce sens.
Il ne faut non plus pas oublier que le Maroc dispose de centres informatiques de très haut niveau, tels que le Centre national pour la recherche scientifique et technique ou encore l’Université Mohammed VI Polytechnique de Ben Guerir. Concernant les cadres et compétences, de nombreux Marocains ont été reconnus pour leur excellence au niveau national et international.
Votre avis sur la fuite des cerveaux au Maroc ?
La fuite des cerveaux est un phénomène mondial. Nombreux sont les pays qui en souffrent. Je tiens à remercier toutes ces compétences marocaines dans tous les domaines, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du Maroc.
Avez-vous reçu des offres d’achat pour votre projet?
Pour l’instant, notre seule ambition est de déployer ce projet au profit du Maroc d’abord, pour mieux surveiller et protéger l’état de nos côtes et mers des déchets plastiques.
