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Nouvelle stratégie de l’artisanat 2021-2030: vers un secteur organisé et compétitif

Nouvelle stratégie de l’artisanat 2021-2030: vers un secteur organisé et compétitif

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Le ministère du Tourisme, de l’artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale a présenté, lundi 26 juillet à Rabat, la feuille de route du secteur de l’artisanat pour la période 2021-2030. La nouvelle stratégie sera mise en œuvre en trois phases distinctes: relance, transformation et accélération. Les détails.

Mis à l’épreuve dans un monde hypermoderne, l’artisanat fait peau neuve avec une nouvelle vision 2021-2030. Présentée le 26 juillet au siège de la tutelle à Rabat, la nouvelle stratégie du secteur à l’horizon 2030 vise à venir à bout des problèmes qui l’empêchent de libérer son plein potentiel. Pour ce faire, quatre axes stratégiques, déclinés en 15 programmes, ont été dressés par le ministère afin de promouvoir l’artisanat et de le rendre plus organisé et plus compétitif.

L’artisanat jouit d’une place importante sur l’échiquier économique national, employant environ 2,4 millions de personnes, soit près de 22% de la population active occupée au Maroc. En 2018, le secteur a réalisé un chiffre d’affaires de 76,4 milliards de dirhams, et a contribué à hauteur de 6,8 % au produit intérieur brut national (PIB), d’après les statistiques du ministère du Tourisme, de l’artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale

Cependant, le rythme de développement du secteur se trouve ralenti face aux problèmes qui le minent. Ce sont, entre autres, le manque d’organisation et d’innovation, des difficultés de commercialisation des produits, la marginalisation et les conditions de travail précaires et pénibles des artisans, la forte domination de l’informel et l’hétérogénéité du secteur, et la saisonnalité de certains métiers artisanaux tandis que d’autres sont en voie de disparition.

Ainsi, et afin de pallier les difficultés du secteur, la nouvelle stratégie de l’artisanat 2021-2030 s’articule autour de quatre axes de transformation. Le premier vise «la structuration et l’accompagnement des acteurs» à travers la mise en œuvre de dispositifs d’appui différenciés, la diversification de l’offre artisanale et le renforcement de la résilience et la compétitivité du secteur, a souligné Asma Kadiri, directrice de la Stratégie, de la programmation et de la coopération au département de l’Artisanat, lors de la présentation des grandes lignes de la nouvelle stratégie.

Le deuxième axe concerne «la modernisation des filières artisanales» en se basant sur des actions ciblées couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur artisanale, tandis que le troisième consiste en «la valorisation de l’humain» à travers l’amélioration du niveau de qualification des artisans, la valorisation de leur savoir-faire authentique et l’appui à leur inclusion sociale, en particulier les femmes artisanes et les acteurs en situation vulnérable, a ajouté la responsable.

Quant au quatrième axe, il porte sur «l’amélioration du cadre sectoriel» à travers le renforcement de la veille sectorielle ainsi que l’optimisation de l’organisation du secteur.

D’après le site du ministère de l’Artisanat, la stratégie de l’artisanat à l’horizon 2030 a pour ambition de créer «un artisanat modernisé, créateur de valeur, compétitif et structuré». Pour ce faire, trois phases de développement du secteur sont envisagées. A commencer par une phase de «Relance 2021-2022» qui nécessitera une forte impulsion de l’Etat à travers un plan de relance du secteur. Une deuxième phase de «Transformation 2023-2025» assurera la poursuite de la première et le lancement de nouveaux chantiers structurants pour le secteur, et une dernière phase dite d’«Accélération 2024-2030» consistera à capitaliser sur les acquis et mettre en œuvre des chantiers prenant en compte les objectifs de développement durable.

Le secteur de l’artisanat, deuxième pourvoyeur d’emploi après l’agriculture, est composé de deux sous-secteurs, à savoir «l’artisanat de service» comprenant les métiers de proximité tels que les coiffeurs, les hammams, etc., et «l’artisanat de production» qui englobe la transformation et la vente des biens à fort contenu culturel. Cependant, avant le 30 juillet 2020, l’artisanat n’était pas défini et ne disposait d’aucun cadre juridique encadrant le métier et protégeant les artisans, mais avec la promulgation de la loi 50-17, les promesses de transformation du secteur s’avèrent convaincantes.

Comme disait Einstein, la folie, c’est de répéter les mêmes erreurs et espérer des résultats différents. Alors, faire un bon diagnostic, cibler, accompagner, suivre et évaluer les forces et les faiblesses dans chaque étape, sont les conditions pour réussir la nouvelle stratégie de l’artisanat.

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