Reprise économique post-Covid-19: mise au point et perspectives
La Covid-19 a eu un impact négatif considérable sur l’économie marocaine et introduit un niveau élevé d’incertitude concernant ses perspectives. Si certains secteurs se sont mieux comportés que d’autres l’année dernière, la vigilance reste de mise, car le bout de tunnel n’est toujours pas en vue.
En 2020, sous l’effet du choc lié à la Covid-19, le Maroc est entré en récession économique avec une rétraction du produit intérieur brut (PIB) de l’ordre de 7%. Ainsi, certains secteurs ont été frappés de plein fouet, tandis que d’autres, tels que l’agriculture, les banques, les assurances et les infrastructures de marchés financiers et du marché des capitaux, ont semblé être moins touchés et plus résilients face à la crise. Quid de l’année 2021?
En effet, «l’économie nationale se serait consolidée de 12,6% au deuxième trimestre 2021, au lieu de +1% un trimestre plus tôt, portée par un rebond de 11,7% de la valeur ajoutée hors agriculture et un accroissement de 19,3% de celle de l’agriculture. Compte tenu d’une hausse de 19,1% de la valeur ajoutée agricole et d’un accroissement de 5,4% des secteurs hors agriculture, l’activité économique progresserait de 7,2% au troisième trimestre 2021, au lieu d’une contraction de 6,7% au même trimestre de l’année précédente», a indiqué le haut-commissariat aux plans (HCP) dans un point de conjoncture publié le 5 juillet 2021.
Dans ce sens, Le360 relève «une prévision d’allègement graduel du déficit budgétaire de 7% du PIB cette année, puis à 6,6% en 2022». Par ailleurs, le quotidien Les Inspirations Eco parle d’une «évolution positive (3,9%) du crédit au secteur non financier, tiré par les crédits de trésorerie garantis par l’Etat en faveur des entreprises et par une politique monétaire accommodante. Il prédit ainsi une poursuite du rythme de progression de cette catégorie de crédit à 3,5% en 2021 et à 3,8% en 2022».
A ce titre, dans le cadre d’une étude d’impact et des exercices de stress-test 2019-2021, effectuées par le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS), il a été noté une grande résilience surtout du secteur bancaire face à la crise sanitaire. «En dépit d’une hausse attendue du risque de crédit, l’étude d’impact et l’exercice du macro stress-test, conduits au 4e trimestre 2020, continuent de faire ressortir à cette date la résilience des banques face au choc induit par la crise sanitaire», a annoncé le CCSRS.
Dans ce contexte encore rempli d’incertitude et d’instabilité, l’industrie bancaire a profité de la bonne tenue de l’activité du crédit en 2020 et maintiendrait le rythme en 2021 et 2022: «Malgré la forte récession économique, le crédit bancaire au secteur non financier a enregistré une progression de 4,3% au terme de l’année 2020, à la faveur principalement des mesures d’appui de politiques budgétaire et monétaire. Il maintiendrait le même rythme en 2021 et 2022, avec une évolution de 4,3% et 4,5% respectivement. Cette reprise profite particulièrement aux entreprises privées qui ont vu leurs concours bancaires s’accroître à fin octobre 2020 de près de 7% en glissement annuel», a expliqué le CCSRS.
Au niveau financier, les placements des entreprises d’assurances ont augmenté de 4,4%, pour atteindre 192,4 milliards de dirhams en 2020. De son côté, la Bourse de Casablanca a même repris une tendance haussière à partir du 4e trimestre 2020, avec une volatilité moyenne limitée à 8,6%. Cependant, la liquidité du marché boursier retombe à 8,8% à fin novembre 2020 après une amélioration à 11,5% en mai 2020.
Ceci étant, l’apparition du variant Delta suscite de vives inquiétudes et appelle à une vigilance accrue durant les mois à venir, car nous avons peut-être gagné la bataille de la vaccination mais pas encore la guerre contre la Covid-19.
