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Formation des enseignants: mode d’emploi

Formation des enseignants: mode d’emploi

Le ministre de l’Education nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, a annoncé des changements majeurs dans le processus de recrutement des enseignants. Objectif: faire sortir l’école marocaine des sentiers battus et mieux former les élèves.

Recruter de jeunes enseignants peut-il sauver l’école marocaine mourante? Pour le ministre de l’Education nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, les enseignants jeunes sont plus performants que ceux âgés. En effet, la qualité de l’enseignant est le principal facteur de réussite des élèves. Un constat qui est confirmé par plusieurs études réalisées par la Banque mondiale. Ainsi, à travers le monde, l’on voit un intérêt grandissant pour attirer des enseignants qualifiés et bien formés. Comment sont donc formés les enseignants marocains?

Le concours d’entrée

Chaque année, le ministère de l’Education nationale organise un concours de recrutement des enseignants. Pour être éligible, il faut être titulaire d’une licence d’éducation (21 licences d’éducation sont accréditées au niveau de cinq établissements universitaires au Maroc) ou d’une licence fondamentale ou professionnelle, et être âgé de moins de 30 ans (entre 18 et 45 ans auparavant). A ces conditions s’ajoute la maîtrise des langues arabe et française.

Sur la base de ces critère, une présélection a lieu pour choisir les profils adéquats pour le concours d’entrée. Ce dernier est organisé en deux temps. Tout d’abord, les candidats prennent part à un examen écrit visant à évaluer les connaissances en éducation et dans les matières d’enseignement, ainsi que les capacités de communication. Puis, s’ensuit un entretien de 50 minutes devant un jury, afin d’évaluer les capacités de base à travers la présentation d’une situation d’enseignement-apprentissage. Chacun de ces deux examens représente 50% de la note finale au concours.

Des centres régionaux pour former les enseignants

Depuis 2012, la formation des enseignants stagiaires, toutes filières confondues, est confiée aux Centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation (CRMEF). Sous tutelle de l’autorité gouvernementale chargée de l’enseignement scolaire, ces centres ont pour missions, entre autres, la qualification des enseignants, l’organisation des sessions de formation continue, la recherche scientifique et pédagogique, la production documentaire et l’élaboration des propositions de projets de réformes en matière d’éducation et de formation.

Typologie de la formation

Après la réussite au concours d’entrée, une formation d’une année, à raison de 26 heures par semaine, est dispensée aux enseignants stagiaires. La formation se déroule dans deux espaces complémentaires, le CRMEF et l’établissement scolaire. Quant à l’organisation de la formation, elle est basée sur les trois cycles scolaires (préscolaire-primaire, collégial, qualifiant).

Trois principes fondamentaux sont à prendre en compte: l’approche par compétences avec une architecture modulaire, l’alternance fondée sur les activités et les situations professionnelles, qui renforcent la professionnalisation en occupant 60% de la masse horaire allouée à la formation, ainsi que le paradigme réflexif et dynamique de la logique pratique/théorie/pratique. La formation est sanctionnée par le «certificat de qualification éducative».

Les compétences à développer

A l’issue de la formation, les enseignants stagiaires doivent développer quatre compétences: la planification des apprentissages, la gestion des apprentissages, l’évaluation des apprentissages, la recherche et gestion de projet. Le développement de ces compétences est assuré à travers trois types de modules: des «modules principaux», constitués de ressources en sciences de l’éducation et didactique des disciplines, des «modules d’appui», pour renforcer la maîtrise des compétences professionnelles (communication), et des «modules optionnels», à raison de deux pour chaque stagiaire.

Investir dans l’éducation, c’est investir dans le développement; ce lien n’est plus à démontrer. La réforme de l’éducation devient une urgence, au vu de l’état de l’école marocaine. Faire entrer le Maroc de plein pied dans la modernité passe donc par la réforme de l’école tributaire d’une bonne formation des enseignants et le choix d’un modèle pédagogique précis. Un modèle en cohérence avec la vision du Maroc de demain que nous voulons construire.

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