Près d’une semaine après l’éruption du volcan Cumbre Vieja à La Palma, les jets de lave, de fumée et de cendres se poursuivent. Avec un risque de mouvement, le vent aidant, vers le Maroc. Faut-il s’inquiéter?
Cela fait plusieurs jours que l’éruption est en cours et ça se passe tout près de chez nous. À La Palma, une des îles constituant les Canaries, le volcan Cumbre Vieja est en éruption depuis dimanche dernier, pour la première fois depuis 50 ans, rejetant non seulement de la lave, mais aussi une fumée dense et des cendres des plus polluants dans l’air.
Hier vendredi 24 septembre, un nuage émis par le volcan a atteint la France. Poussé par des vents forts dominants, ce nuage a cela de dangereux qu’il est composé notamment de dioxyde de soufre. Comptez quelque 11.500 tonnes de cet élément nocif pour la santé qui sont recrachées dans l’atmosphère. Chaque jour.
Que dire alors des côtes marocaines, situées à quelques kilomètres à peine des Îles Canaries? Pour l’instant, il n’y a pas lieu de s’alarmer, indique Mohamed Bellouchi, météorologue. Actuellement, «le courant d’air est en direction nord, d’où les nuages constatés dans des pays comme la France. Mais il suffit d’un changement de direction du vent vers l’ouest pour que les côtes marocaines et même l’intérieur du pays soient inquiétés», explique-t-il.
Si tel est le cas, le dioxyde de soufre risque de poser un sérieux problème de santé publique. L’irritation des muqueuses, de la peau et des voies respiratoires en sont une des répercussions possibles. En cause: la forte dégradation de la qualité de l’air qu’il pourrait engendrer.
Pour l’heure, aucun changement du sens du vent n’est à craindre, signale Bellouchi. Et les pluies attendues ce week-end aux Canaries devraient rabaisser et lessiver le soufre au sol.
Cela étant, d’autres risques sont potentiellement à prendre en compte. A commencer par l’équilibre écologique de la vie maritime que partage le Maroc avec les Canaries. «La dissolution de ce gaz dans l’eau des mers peut perturber la biodiversité sur cette partie de l’Atlantique», alerte le météorologue.
A cela s’ajoute l’impact de cette éruption sur des secteurs comme le trafic aérien qui risque d’être bloqué entre les deux pays si la situation perdure. Pour l’heure, l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale n’a encore rien décrété dans ce sens. Mais, vigilance.
Aux Canaries, on ne déplore pas de victimes, mais de nombreux habitants ont perdu leurs maisons et des milliers de personnes ont été évacuées. Les dégâts sont estimés à plus de 400 millions d’euros.
