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Eau et électricité: la mort annoncée de la gestion déléguée au Maroc

Eau et électricité: la mort annoncée de la gestion déléguée au Maroc

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Les responsables multiplient les réunions ces derniers jours afin de baliser le terrain pour les sociétés régionales de distribution d’eau et d’électricité. Les premières verront le jour dès l’entame de l’année prochaine.

C’est une réforme qui va révolutionner la distribution d’eau et d’électricité au Maroc. Le projet de création des sociétés régionales multiservices (SRM), initié le 29 juillet dernier par la signature d’un mémorandum d’entente entre l’Office national de l’eau et de l’électricité (ONEE) et trois ministères, va bientôt se concrétiser. Les premières SRM seront opérationnelles dès le 1er janvier 2022.

SRM, un système différent

Le système de gestion des services d’eau et d’électricité implique actuellement une multitude d’intervenants. Si au départ les services d’eau et d’électricité étaient gérés par les organismes émanant de la puissance publique, cette donne a changé au fil du temps. Un vaste mouvement de privatisation s’est produit.

La conviction était alors qu’un service assuré par les entreprises privées (nationales ou étrangères) est obligatoirement plus efficace. Egalement, la gestion déléguée, lorsque les finances de la commune ne le permettaient pas, était vue comme un accélérateur du déploiement des projets structurants.

L’eau et l’électricité sont des services publics de proximité assurés par la commune dans le cadre de ses compétences propres. L’article 83 de la loi n° 113.14 relative aux communes énonce, dans ce sens, que «la commune crée et gère les services et équipements nécessaires à l’offre des services de proximité, dans le domaine de la distribution de l’eau et de l’électricité».

Ainsi, de nombreuses communes ont délégué les services de l’eau et de l’électricité aux opérateurs privés, notamment dans les grandes villes. Mais, les résultats n’étaient pas à la hauteur des espérances: hausse des prix, non-respect des engagements pris dans les programmes d’investissements et de transfert des bénéfices, de couverture des territoires, etc.

Au vu des profonds déséquilibres enregistrés dans la gestion, ainsi que l’insatisfaction quasi-générale des populations, les autorités marocaines ont pris une décision importante. La vision adoptée était de créer des sociétés de développement régional.

Comprenant dans leurs structures des représentants des secteurs concernés, ces sociétés seront chargées de gérer les secteurs de l’eau, de l’électricité et de la désinfection liquide, en remplacement des sociétés étrangères (délégataires) et des agences de distribution locales (régies).

Exit les délégataires

Les sociétés régionales multiservices auront la forme de sociétés anonymes à actionnariat public (ONEE, Région, ministère de l’Intérieur). Un texte spécifique, parmi les premiers sur la table du nouveau gouvernement, devraient les régir. Elles hériteront également du personnel de leurs prédécesseurs, estimé à 20.000 personnes.

Quatre régions ont été identifiées pour la mise en place des premières SRM dès janvier prochain: Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Guelmim-Oued Noun et Souss-Massa. Ensuite, à partir du 1er janvier 2023, les SRM couvriront les huit autres régions. Enfin, les contrat des délégataires en cours ne seront pas renouvelés à leur terme: Lydec à Casablanca (2027), Amendis à Tanger-Tétouan (2026) et Redal à Rabat et Salé (2028).

Par ailleurs, il faut rappeler que la généralisation des SRM à travers le royaume vise à renforcer la régionalisation du pays, la mobilisation des ressources financières pour les collectivités territoriales ainsi que l’accélération de la mise en œuvre du chantier de la réforme des établissements et entreprises publics.

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