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5 raisons principales de la grève des professionnels de santé

5 raisons principales de la grève des professionnels de santé

Les syndicats des professionnels de santé prévoient une grève nationale le 2 décembre dans tous les hôpitaux du royaume, à l’exception des services d’urgence, de réanimation et de soins intensifs, ainsi qu’une manifestation devant le ministère de la Santé. Quelles sont les raisons de cette grève?

La coordination syndicale quadripartite des professionnels de santé, composée de l’Union marocaine du travail (UMT), l’Union nationale du travail au Maroc (UNMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT), a annoncé dans un communiqué que le mouvement de protestation est une réponse à «la tergiversation du gouvernement» quant aux dossiers revendicatifs de ses membres. Voici cinq principales revendications des professionnels de santé:

Le projet de loi de la fonction publique médicale

Dans le cadre de la réforme du système national de la santé, plusieurs textes législatifs ont été élaborés et seront présentés prochainement au Parlement pour examen par le ministère de tutelle. Sur ce point, les syndicats dénoncent l’opérationnalisation unilatérale de ce projet, l’absence de l’approche participative dans sa préparation ainsi que l’opacité et le secret qui ont entouré sa formulation. Selon eux, il faut préserver les acquis du système de santé publique actuel et inclure l’ensemble des droits garantis par le statut de la fonction publique en vue d’assurer une stabilité professionnelle et familiale des professionnels médicaux du secteur public.

Amélioration de la situation financière des professionnels de santé

Lors des discussions générales sur le PLF-2022, Faouzi Lekjâa, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des finances, chargé du Budget, a annoncé que le gouvernement s’apprête à créer pour les médecins du public «une rémunération à l’acte pratiqué», qui peut aller parfois jusqu’à 100.000 dirhams mensuellement, sans faire référence aux médecins du secteur privé, infirmiers et techniciens de santé, ce qui a suscité la colère de ceux-ci.

D’après les syndicats, le dossier de l’amélioration de la situation matérielle de tous les professionnels de santé, toutes catégories confondues, traine depuis plusieurs années, et il est urgent de faire face aux dysfonctionnements minant le secteur, avec l’impératif de mettre en place des incitations aux travailleurs de la santé. En effet, comme les soldats, eux aussi sont confrontés à un stress considérable, et s’attendaient à être valorisés pour tous les sacrifices qu’ils consentent depuis le déclenchement de la crise sanitaire.

Augmentation de l’indemnité de risque de façon équitable pour tous

Le Mouvement des infirmiers et techniciens de santé au Maroc (MITSM) a organisé plusieurs manifestations ces derniers mois, appelant le ministère à revaloriser, entre autres, la prime de risques liés à la profession. Cette dernière atteint à peine 1.400 dirhams alors que les médecins perçoivent entre 2.800 et 5.900 dirhams.

Sur ce plan, les syndicats revendiquent l’augmentation de l’indemnité de risque de façon équitable pour tous les professionnels de santé, sachant que l’Organisation mondiale de santé (OMS) a indiqué que 80% des soins médicaux sont dispensés par des infirmiers.

Révision du statut des médecins

Sur ce plan, les syndicats appellent le ministère de tutelle à procéder à une augmentation du salaire des médecins, estimé à 8.600 dirhams, à l’instar des enseignants universitaires qui touchent un salaire de 13.000 dirhams, alors que la charge du travail n’est pas la même.

Les syndicats revendiquent donc la révision du statut des médecins avec une «translation de la grille indiciaire», qui doit commencer par le nombre 509 (équivalent d’un doctorat Bac+8) au lieu de 336 actuellement (équivalent d’un Master Bac+5), avec une augmentation du régime indemnitaire et l’ajout de deux nouveaux grades.

Résolution définitive du dossier des infirmiers et des assistants médicaux

Concernant les infirmiers diplômés d’Etat formés pendant deux ans, les syndicats réclament la résolution définitive de leur situation restée précaire depuis 1993, date du changement du statut des infirmiers. Ceci, outre le vide juridique que connait la profession d’infirmier et les appels à créer un Ordre national des infirmiers et techniciens de santé. Pour les assistants médicaux, titulaires du master ou du doctorat (branches scientifiques), recrutés depuis des années, les syndicats réclament la révision de leur statut, jugé dérisoire, vers un nouveau statut plus approprié.

En plus des raisons susmentionnées, les syndicats accusent le gouvernement de prioriser les équilibres financiers aux dépens des équilibres sociaux dans un secteur humanitaire, social et vital par excellence. Ils appellent ainsi le nouvel Exécutif à améliorer les conditions de travail des professionnels de santé. Ceci, en se penchant sérieusement sur des problèmes comme les agressions de fonctionnaires, l’effectif réduit (1,65 professionnels de santé pour 1.000 habitants) et les équipements dégradés.

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