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Mal formé, intéressé par l’argent, flemmard… le portrait peu glorieux de l’enseignant marocain

Mal formé, intéressé par l’argent, flemmard… le portrait peu glorieux de l’enseignant marocain

Un rapport thématique du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) révèle que les enseignants sont mal formés et qu’ils choisissent la profession pour les avantages qu’elle présente.

Le rapport, présenté le 30 novembre lors d’un webinaire organisé au siège du CSEFRS, indique que la majorité des enseignants ont choisi la profession, non pas en raison de leurs motivations et convictions personnelles, mais du fait de l’attractivité de la profession. Contraints par leur situation sociale et économique, la majorité des enseignants ont opté pour la profession afin d’avoir un emploi rémunéré stable, une durée de travail réduite et un repos garanti par les vacances scolaires. A l’opposé, peu d’enseignants interrogés ont évoqué des raisons comme la volonté d’enseigner et travailler avec des enfants, a souligné le rapport.

L’étude indique également que sur le plan de la formation continue, il y a un ressentiment parmi les enseignants au sujet de la formation qu’ils ont reçue dans les centres régionaux de formation, notamment chez les enseignants du primaire au début de leur carrière professionnelle. Ce ressentiment provient de la période de formation jugée insuffisante compte tenu de l’intensité et de la durée du programme de formation, de la faiblesse de la formation pratique, voire de son absence dans certains cas, en plus de la question de la qualité des formations, et du faible apport des chercheurs en matières de pratiques pédagogiques dans les classes, explique le CSEFRS.

Les concours pour le recrutement des enseignants étaient très convoités au cours des dernières années, poursuit le rapport. La preuve: en décembre 2018, 220.000 candidats ont été convoqués pour concourir pour 15.000 postes, et 149.000 d’entre eux ont été sélectionnés pour passer les examens écrits et oraux. Le rapport précise, néanmoins, que ce chiffre ne permet pas de tirer des conclusions sur l’attractivité de la profession, en raison du taux de chômage très élevé chez les jeunes diplômés universitaires, en plus du fait que les conditions d’accès à la profession ne sont pas strictes.

Le rapport souligne également qu’en exigeant le niveau de la licence pour accéder à la profession d’enseignant, le Maroc s’aligne sur les pratiques internationales applicables dans le domaine du recrutement des enseignants. Mais l’absence d’un référentiel des métiers et des compétences ne permet pas aux membres de la Commission d’examen de poser des critères pour sélectionner les profils adéquats, et ce, en sus de l’invalidité des outils d’évaluation des candidats lors des concours de recrutement. Choses qui impactent négativement le secteur.

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