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Vols de rapatriement: nouvelle passe d’armes diplomatique entre Rabat et Madrid?

Vols de rapatriement: nouvelle passe d’armes diplomatique entre Rabat et Madrid?

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L’explication du ministère de la Santé concernant le choix de rapatrier les Marocains bloqués en Europe à partir du Portugal au lieu de l’Espagne n’a pas été bien accueillie par Madrid.

Après avoir interdit dans les vols à destination du royaume, les autorités marocaines ont mis en place, à titre exceptionnel, un dispositif pour permettre aux Marocains bloqués à l’étranger de regagner leur pays. Lancée le 15 décembre 2021, cette opération devait prendre fin prendre fin ce 23 décembre, face à la propagation fulgurante du variant Omicron du coronavirus, mais elle a été prolongée jusqu’au 31 décembre.

Opérés par Royal Air Maroc, les vols de rapatriement sont organisés en provenance de trois pays: les Emirats arabes unis pour couvrir la région de l’Asie, la Turquie pour couvrir l’Asie occidentale et l’Europe du Sud-Est, et le Portugal pour les Marocains bloqués dans les pays de l’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord.

Pourquoi le Portugal au lieu de l’Espagne, voisin immédiat du Maroc? Le ministère de la Santé et de la protection sociale pointe du doigt l’absence du respect des protocoles sanitaires liés au Covid-19 par les autorités espagnoles. «Cette décision s’explique par l’absence de garanties tangibles concernant le respect des mesures déjà prises, dont le contrôle du pass vaccinal et de l’état de santé des passagers, selon une approche ferme, appropriée et en conformité avec les recommandations et règles internationalement reconnues», précise le ministère dans communiqué publié lundi.

Pour le département de Khalid Aït Taleb, les vols en provenance du voisin du nord représentent un réel danger pour les acquis du Maroc en matière de lutte contre la pandémie. «Les autorités espagnoles compétentes sont loin d’assurer une action rigoureuse de contrôle de l’état de santé des passagers lors de l’embarquement des passagers aux aéroports», poursuit le communiqué.

Madrid dénonce et réagit

Les autorités espagnoles n’ont pas tardé à réagir à cette sortie du ministère. Lors d’une conférence de presse organisée mardi à Madrid, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a déclaré que «le communiqué public n’est pas acceptable du point de vue de l’Espagne car il ne correspond à aucune réalité. (…) L’Espagne remplit tous les critères internationaux en matière de lutte contre le Covid, le gouvernement y travaille sans relâche», a-t-il assuré.

Mais ce n’est pas tout. Le chef de la diplomatie espagnole a également convoqué mardi le chargé d’affaires de l’ambassade du Maroc en Espagne, Farid Aoulhaj, afin qu’il s’explique sur la sortie du ministère de la Santé du Maroc.

Ainsi, l’on assiste à une nouvelle passe d’armes diplomatique entre le Maroc et l’Espagne, dont les relations ne sont déjà pas au beau fixe. En effet, depuis avril dernier, une crise diplomatique sans précédent se poursuit entre les deux pays, provoquée par l’entrée en catimini du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, sur le territoire espagnol.

Après plusieurs faux pas, dont notamment le récent octroi direct par le gouvernement des Canaries d’une subvention de 640.000 euros à l’Association canarienne d’amitié avec « le peuple sahraoui », la réaction de Madrid est-elle justifiée?

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