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Dr Tayeb Hamdi: «Il faut accélérer la vaccination, sinon on perdra la bataille contre la Covid-19»

Dr Tayeb Hamdi: «Il faut accélérer la vaccination, sinon on perdra la bataille contre la Covid-19»

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Qu’est-ce que l’arrivée du nouveau variant Omicron de la Covid-19 au Maroc implique pour les citoyens? Réponse avec Dr Tayeb Hamdi.

Face à la propagation fulgurante du variant Omicron de la Covid-19, dont 28 cas ont déjà été confirmés au Maroc, les autorités du royaume ont décidé de suspendre le dispositif de rapatriement des Marocains bloqués à l’étranger, à partir du 23 décembre. De plus, une série de nouvelles mesures ont été annoncées pour la fin d’année. Ce sont l’interdiction de toutes les célébrations du Nouvel an, l’interdiction d’organiser des soirées et programmes spéciaux dans les hôtels, restaurants et établissements touristiques, la fermeture des restaurants et des cafés à 23h30 dans la nuit du 31 décembre 2021 au 1er janvier 2022, ainsi que l’instauration d’un couvre-feu nocturne la nuit du Nouvel an de 00h00 à 06h00. Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, nous éclaire sur la situation.

Ni9ach21: Avec l’arrivée d’Omicron au Maroc, doit-on s’alarmer?

Tayeb Hamdi: On devrait s’alarmer. On s’est alarmé dès qu’Omicron a été découvert pour la première fois, dès qu’on a découvert que c’était un variant inquiétant. C’est un variant qui est très transmissible, avec une certaine résistance aux vaccins, mais la bonne nouvelle est que ce variant ne serait pas plus virulent que le Delta. Cela dit, un variant plus transmissible est plus grave qu’un variant plus virulent, car on a plus de cas, donc une menace sur le système de santé.

Maintenant il faut voir à quel degré Omicron est plus transmissible et à quel degré il est moins virulent que Delta. Il faut donc rester très vigilant, mais sans paniquer.

Faut-il de nouvelles mesures au Maroc?

Le Maroc a déjà des mesures en place contre Omicron. Que peut-on faire de plus? Il faut accélérer la vaccination, appeler la population à plus de respect des mesures barrières. Maintenant, il faut voir l’évolution de ce variant. On sait qu’il affaiblit l’efficacité des vaccins, mais à quel degré, on ne sait pas. Est-ce qu’il affaiblit l’efficacité des vaccins sur l’infection et sur la transmission seulement, ou également sur les cas grave et décès?

Au vu des données attendues, avec l’évolution des cas de Covid-19 Delta et Omicron au Maroc, l’heure n’est pas à l’allègement, à l’assouplissement, au relâchement, ni au ralentissement de la vaccination.

Justement, le ministère de la Santé a récemment mis en garde contre un relâchement au niveau des mesures barrières et le regain de la pandémie. Comment interprétez-vous cette dernière situation?

La vague de Covid-19 qui frappe actuellement l’Europe n’est pas due à Omicron, mais à Delta, et c’est lié à la saison hivernale plutôt qu’à autre chose. Au Maroc aussi, on risque cette vague de la saison froide. Ainsi, déjà qu’avec Delta, on risque une reprise épidémique, voilà qu’Omicron vient compliquer un peu plus le schéma. Le ralentissement de la vaccination et le relâchement des mesures barrières seraient donc le carburant de la reprise de l’épidémie.

Oui, nous avons une situation sous contrôle jusqu’à présent. Oui, nous avons des indicateurs qui sont au vert. Mais ce sont des acquis qui ne sont pas définitifs ou irrévocables, ce sont des acquis qu’il faut protéger. Et cela passe par l’accélération de la vaccination, le plus largement possible, et complètement (3 doses). Sinon l’on ne gagnera pas la bataille.

Il faut rester très vigilants, et il faut s’attendre à des mesures restrictives si la vaccination patine, si le relâchement persiste, si le système de santé est menacé.

Pourrait-on donc assister à un resserrement des mesures au Maroc?

Certainement. Ce qu’on espère, néanmoins, c’est qu’on ait des mesures restrictives qui soient le moins contraignant possible pour la vie des gens, pour l’école des enfants, pour l’économie, pour la vie sociale des gens. Et ça dépend du comportement des citoyens.

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