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Jugement européen sur l’accord de pêche Maroc-UE: les leçons à tirer

Jugement européen sur l’accord de pêche Maroc-UE: les leçons à tirer

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Que faut-il retenir du jugement prononcé mercredi par le tribunal de l’Union européenne concernant les accords agricole et de pêche avec le Maroc? Avis d’expert.

Le tribunal de l’Union européenne a rendu mercredi son verdict concernant le recours en annulation des décisions du Conseil européen au sujet des accords agricole et de pêche avec le Maroc. Dans un communiqué, le tribunal annonce l’annulation de ces décisions «en maintenant leurs effets pendant une certaine période afin de préserver l’action extérieure de l’Union européenne et la sécurité juridique de ses engagements internationaux».

Selon la même source, les effets des deux accords sont maintenus «car leur annulation avec effet immédiat est susceptible d’avoir des conséquences graves sur l’action extérieure de l’Union européenne et de remettre en cause la sécurité juridique des engagements internationaux auxquels elle a consenti». Alors, que faut-il comprendre de ce jugement? Qu’est-ce qu’il implique pour le royaume, en particulier?

«Il s’agit d’une décision plus politique qu’autre chose», juge l’économiste Driss Effina. Dans un entretien accordé à Ni9ach21, l’économiste explique que «l’Union européenne sait très bien que ces provinces sont marocaines. Et nous savons également très bien qu’à travers ses entreprises, l’Union a accès à nombre de matières, sur ce territoire et ailleurs au Maroc. Le grand perdant est donc l’UE». Le deuxième constat est que «cette décision a montré le peu d’entrain de la diplomatie marocaine à ce niveau». A moins que ce soit une volonté politique marocaine de mettre fin à ce qui ressemble à une volonté européenne de forcer la main au royaume, nuance une source informée sous couvert d’anonymat.

Quant aux implications de cette décision du tribunal européen, Effina observe que c’est l’UE qui est perdante sur les produits de pêche et les produits agricoles de bonne qualité provenant du sud. «Il faut savoir que 97-98% des produits agricoles marocains ne proviennent pas des provinces du Sud et continueront donc d’être acheminés vers le marché européen», précise-t-il. Concernant la partie minime restante, «le Maroc peut la vendre à d’autres pays». Idem pour les produits de la pêche.

Des enseignements à tirer

Pour Effina, il y a des enseignements à tirer de la décision du tribunal de l’UE. Le premier est que le Maroc doit diversifier ses marchés, et ne pas se limiter à «ce qui reste de l’Union européenne, après le départ du Royaume-Uni qui représentait environ 20% de son poids». Le royaume peut donc, par exemple, augmenter ses exportations vers ce pays, propose l’économiste. Une ligne maritime a été justement mise en place entre le Maroc et le Royaume-Uni, partant de Tanger Med, rappelle-t-il.

Le Maroc peut aussi regarder vers les Etats-Unis, la Chine, la Russie, Israël, etc. Des pays avec lesquels il a de bonnes relations et qui reconnaissent la qualité de ses produits. Si l’UE ne veut pas de cet accord, le Maroc peut nouer des partenariats avec d’autres pays qui ont la capacité d’exploiter cette richesse», résume Effina.

Effina estime, enfin, que «le Maroc ne doit pas faire la même erreur que dans le passé». «Nous devons rester calmes et vigilants et traiter le dossier de manière rationnelle. Il faut continuer de traiter avec l’UE qui reste un grand partenaire malgré tout.» Néanmoins, l’expert maintient son appel: «Nous devons faire le nécessaire pour changer cette donne, en diversifiant nos marchés, et ainsi ne pas rester otage de ce ‘reste de l’UE’».

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