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Covid-19: le casse-tête de la vaccination des personnes en situation irrégulière au Maroc

Covid-19: le casse-tête de la vaccination des personnes en situation irrégulière au Maroc

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La campagne nationale de vaccination bat son plein au Maroc, avec plus de 17,7 millions de personnes complètement vaccinées à ce jour. Qu’en est-il des personnes en situation irrégulière?

Du fait de sa position géographique, le Maroc est devenu un point de départ, de passage et même de résidence pour les migrants en quête de l’Eldorado. Mais, dans un contexte de pandémie, se faire vacciner, pour cette catégorie, pose problème dans le cadre du système national de vaccination mis en place par les autorités.

Selon Saïd Afif, membre du Comité scientifique et technique de la vaccination, les sans-papiers peuvent se faire vacciner comme tout le monde. En effet, rappelle-t-il, le roi Mohammed VI a donné ses instructions pour vacciner toutes les personnes se trouvant sur le territoire national. Ceci, en vertu du principe universel de l’équité sanitaire. «Le ministère de l’Intérieur peut travailler en collaboration avec les associations des migrants, qui font d’ailleurs un excellent travail de terrain. Il suffit de lister ces personnes, afin qu’elles puissent recevoir le vaccin», a assuré le spécialiste à Ni9ach21.

Mais la réalité est tout autre, si l’on en croit Mamadoubhoye Diallo, coordinateur au sein du Collectif des communautés subsahariennes au Maroc (CCSM). Egalement interrogé par Ni9ach21, celui-ci a affirmé: «Même les personnes en situation régulière ne sont pas toutes vaccinées. Pour celles en situation irrégulière, nous avons tenté une démarche visant à mettre en place une caravane médicale. Mais on nous a dit que ce n’est pas possible.»

«Il y a une volonté de l’Etat de vacciner les sans-papiers», reconnaît Diallo, «mais le problème se pose au niveau du système mis en place». En effet, dans la base de données, il faut entrer soit un numéro de carte nationale d’identité pour les Marocains ou un numéro de carte de séjour pour les étrangers. Le système ne prend même pas en considération le numéro du passeport.

Le responsable associatif ajoute: «Nous attendons toujours l’autorisation de la tutelle pour mobiliser une caravane médicale, car c’est l’Etat qui prend en charge la gestion de la crise sanitaire. En tant qu’association, nous sommes là pour plaidoyer. Ce que nous pouvons faire, c’est demander aux autorités de respecter le droit des personnes migrantes à la santé».

Pour contourner les difficultés liées aux personnes sans-papiers, des pays comme la France ont organisé leur vaccination dans les lieux de distribution alimentaire, sans qu’aucun document ne soit exigé. En Angleterre, où le nombre des sans-papiers s’élève à 1,3 millions, les autorités ont décidé que la vaccination ne serait pas soumise à des vérifications du statut migratoire. Au Maroc aussi, le souci de la santé publique doit précéder tous les calculs.

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