Vidéo. La Hadra de Larache: un art au féminin à la conquête du grand public
Leader du groupe de Hadra féminine de Larache «Lalla Menana», Zahra El Bouanani nous raconte son parcours dans la musique.
C’est avec beaucoup d’émotion que Zahra El Bouanani, chanteuse à la tête du groupe de Hadra féminine de Larache «Lalla Menana», raconte ses débuts dans la musique. «J’ai d’abord commencé par des études de musique andalouse et de oud. Puis, en 2012, nous avons créé le groupe Lalla Menana. L’objectif initial était de faire connaître le riche patrimoine musical de Larache, mais également de faire connaître notre art au grand public», explique-t-elle au micro de Ni9ach21.
La Hadra féminine de Larache fait justement partie de ce patrimoine. Dans le nord du royaume, ce courant musical est assez populaire. A l’instar des autres villes de la région, Larache est connue pour mixer différents styles musicaux, notamment la musique soufie avec la musique andalouse, l’Aïssawa et le gnaoua.
El Bouanani souligne que la Hadra féminine de Larache ne se pratiquait qu’entre femmes et dans des cercles très privés. «Toutes les pionnières de ce courant sont décédées aujourd’hui. Il était donc impératif de faire sortir notre art des murs des maisons qui l’emprisonnaient, et de le faire connaître au public arabe et marocain», ajoute-t-elle.
Le groupe de Zahra El Bouanani, nommé en référence à la sainte patronne de Larache, Lalla Menana, a plusieurs projets à son actif, dont un album. Et comme bon nombre d’artistes dans le monde, il voit aussi son art impacté par la crise sanitaire.
Les festivals sont toujours en stand-by au Maroc. Seules quelques rares soirées privées sont organisées. «La pandémie a touché tout le monde. Pour un artiste, c’est devant son public qu’il respire vraiment. Je prie Dieu de nous sauver de cette situation», espère l’artiste.
