Vidéo. Mouraja3ate, ép. 2: de la réforme religieuse en Occident
Dans ce deuxième épisode de son podcast « Mouraja3ate », Mohamed Abdelouahab Rafiqui revient sur l’histoire de la réforme religieuse en Occident chrétien, qui était à la base de son développement actuel. On l’écoute.
Pour le penseur et chercheur Mohamed Abdelouahab Rafiqui, si la question de la réforme s’est posée (et se pose encore) depuis la naissance de l’Islam, en Occident, ce n’est qu’au XVIe siècle qu’elle s’est imposée. Ceci, avec la naissance du protestantisme, qui remettait en question tant la dominance de l’Eglise catholique que certaines pratiques et traditions, comme la papauté.
«Plusieurs mouvements réformateurs sont ainsi nés dans plusieurs pays occidentaux et, en moins de quarante, la moitié de l’Europe a embrassé le protestantisme sous ses différentes formes», nous renseigne le chercheur. Cette vague de conversions s’explique tant par la corruption de l’Eglise catholique et sa prédation économique que par l’accessibilité, rendue possible par la traduction de la Bible du latin vers les langues parlées de nombreux pays. Populations opprimées comme bourgeoisies contestataires ont ainsi emprunté le chemin de cette réforme. Au cœur de leur nouvelle doctrine se trouvait la lutte contre le monopole de l’Eglise sur les terres agricoles, ainsi que les impôts réclamés par celle-ci.
Ce mouvement réformateur a également coïncidé avec un changement des mentalités en Occident et l’émergence de la pensée des Lumières (pacte social, démocratie, laïcité) et le passage d’une société agricole à des pays industrialisés. Déstabilisée, l’Eglise catholique a tenté de se défendre, et des guerres aussi longues que meurtrières sont nées entre Etats et au sein d’un même pays.
Passée une période terrible où catholiques et protestants se sont livrés à bien des batailles, l’on a assisté à la naissance des valeurs de tolérance et du vivre-ensemble. «Mais c’est surtout grâce à cette réforme que l’Occident est devenu cette partie puissante du monde, évoluée et prospère», conclut Rafiqui.
