Afrique l Paris-Abu Dhabi : La recolonisation 2.0 en cours ?
La tournée du président français Emmanuel Macron dans certains pays africains est révélatrice à plusieurs égards de ce qui se fait et ce qui se trame contre le continent africain.
Il suffit à ce titre d’analyser une expression contenue dans une déclaration qu’il a faite lors de sa visite en République démocratique du Congo pour saisir la perception que les pays dits puissants ont aujourd’hui du continent
« L’Afrique est un théâtre de compétition. Il faut qu’elle se fasse dans un cadre loyal », a-t-il dit avant de préciser : « Nous avons notre place à jouer, ni plus ni moins ». Emmanuel Macron se dénonce volontairement en envoyant un message clair à tous les autres pays qui « jouent » sur la place africaine et qu’il considère comme des concurrents en leur exigeant deux choses : jouer loyalement et respecter le
Ce discours révélateur rappelle fortement celui porté, en 1885, par Jules Ferry le grand défenseur du colonialisme français quand il déclarait au Sénat français à l’époque : « Il faut que notre pays se mette en mesure de faire ce que font tous les autres, et, puisque la politique d’expansion coloniale est le mobile général qui emporte à l’heure qu’il est toutes les puissances européennes, il faut qu’il en prenne son parti ».
Entre les deux discours, le parallélisme s’impose de lui-même. L’Afrique est redevenue un continent convoité par plusieurs pays dont certains cherchent à en faire un radeau de sauvetage pour sauver leur modèle économique agonisant, d’
Mais la France d’aujourd’hui n’est pas ce qu’elle était au 19e siècle et le contexte mondial n’est pas le même. La France aujourd’hui est financièrement trop endettée, elle a perdu son charme politique et son influence sur l’échiquier mondial. Les règles du jeu ont changé. La manière de faire a changé. Et les pays que la France considère comme des « concurrents » sont plus puissants et plus influents.
Il ne lui reste qu’un seul savoir-faire qu’elle peut exploiter : la barbouzerie qu’elle met au service d’associés capables, eux, d’apporter la puissance financière. Et c’est ce qui est en train de se passer entre la France et les Émirats arabes unis.
Pour mieux comprendre cette alliance à peine déguisée, il faut d’abord cerner la stratégie émiratie en Afrique. Tout tourne autour du « Food Security ». Abu Dhabi cherche à monopoliser le circuit mondial de l’alimentation à travers une stratégie africaine très précise. Comment ? De manière résumée, on peut dire qu’il s’agit d’un plan d’action basé sur trois axes complémentaires :
La politique émiratie en Afrique consiste à monopoliser la production, la transformation et la commercialisation international
Mais, face à un continent qui est en train de s’émanciper, comme ce fut le cas quand le Djibouti, qui n’en pouvait plus des attitudes et des visées hégémoniques de DP World, a fini par virer cette compagnie, Abu Dhabi a fini par s’allier à Paris et à recourir à la barbouzerie française qui œuvre maintenant à baliser le terrain et à neutraliser les rebelles et à combattre toute t
C’est dans ce cadre que l’on peut comprendre ce qui se passe, aujourd’hui, entre la France et le Maroc dont le Roi est porteur d’une vision et d’une stratégique émancipatrice de l’Afrique et la résistance du Maroc à céder sur les deux fronts du port de Dakhla et des engrais suite à la détection de certaines manœuvres concernant les fertilisants profitant un