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Sommet Russie-Afrique : Moscou va livrer des céréales à « six pays africains »

Sommet Russie-Afrique : Moscou va livrer des céréales à « six pays africains »

La promesse de Vladimir Poutine aux pays africains intervient dix jours après la décision de la Russie de ne pas renouveler l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes.

 

En ouverture du Sommet Russie-Afrique, le président russe s’est engagé, ce jeudi 27 juillet, à livrer gratuitement des céréales à six pays africains où l’influence de Moscou s’est accrue ces dernières années.

« Dans les mois qui viennent, nous serons en mesure d’assurer des livraisons gratuites de 25 à 50.000 tonnes de céréales au Burkina Faso, au Zimbabwe, au Mali, à la Somalie, à la République centrafricaine et à l’Érythrée », a déclaré Vladimir Poutine dans un discours retransmis à la télévision russe.

Plusieurs chefs d’État africains, dont le Sénégalais Macky Sall, le Malien Assimi Goïta ou encore le Burkinabè Ibrahim Traoré, prennent part à la rencontre organisée à Saint-Pétersbourg, dans le Nord de la Russie. Le colonel Goïta et le capitaine Traoré ont accédé au pouvoir par la force dans leur pays avant de renforcer la coopération militaire et économique avec Moscou.

Cette promesse du président Poutine est faite dix jours après sa décision de ne pas renouveler l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes, en pleine guerre avec l’Ukraine. Plusieurs observateurs dans le monde ont laissé entendre que l’Afrique allait pâtir de cette décision de Moscou même si le continent noir n’est pas le principal bénéficiaire des céréales ukrainiennes.

Cet accord, connu sous le nom de l’Initiative céréalière de la mer Noire, a jusque-là permis à Kiev d’exporter 33 millions de tonnes de grains (blé, maïs, …) au reste du monde, et dans une moindre mesure vers l’Afrique. Il a pour objectif d’éviter une crise alimentaire mondiale en permettant les exportations des produits agricoles ukrainiens via la mer Noire en toute sécurité en dépit du conflit entre les deux anciens membres de l’Union soviétique.

Selon des chiffres publiés par la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), l’Afrique n’a reçu jusqu’au 26 juin 2023 que 3,97 millions de tonnes de produits agricoles venant de l’Ukraine.  Le maïs (1,79 million de tonnes), le blé (1,7 million de tonnes), l’orge (210.081 tonnes) et les oléagineux (264.263 tonnes) sont les principales céréales importées de Kiev depuis lors.

Au même moment, la Chine, premier pays de destination de ces produits, a reçu 7,7 millions de tonnes, à savoir le double presque de ce qui est destiné au continent africain. De son côté, l’Union européenne (UE) « a récupéré 50 % de l’offre céréalière ukrainienne depuis le début du conflit », précise pour Le Monde Olia Tayeb Cherif, responsable d’études à la Fondation Farm, cercle de réflexion autour des questions agricoles mondiales.

La distribution de ces céréales sur le continent connaît même des disparités entre les régions. L’Afrique du Nord par exemple, avec ses 3,12 millions de tonnes, soit près de 79 % du total des cargaisons destinées au continent, a été la principale bénéficiaire. À ce sujet, l’Égypte est le pays le mieux servi avec 1,5 million de tonnes de produits alimentaires reçus, faisant d’elle le cinquième bénéficiaire au niveau mondial.

L’Afrique subsaharienne n’a reçu que 850.000 tonnes de produits céréaliers ukrainiens et cette part a été principalement absorbée par la partie orientale du continent. Cette situation s’explique par le fait que le Programme alimentaire mondial (Pam) met en œuvre plusieurs opérations d’aide en faveur des communautés menacées par la famine et la sécheresse dans la Corne de l’Afrique, précisément dans des pays tels que Djibouti, l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie et le Soudan.

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