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Experts: « Les Africains peuvent se relever des conflits »

Experts: « Les Africains peuvent se relever des conflits »

A la septième conférence annuelle sur la paix et la sécurité en Afrique (APSACO) qui se tient actuellement au Campus de Rabat de l’Université Mohammed VI Polytechnique, un atelier a retenu l’attention des participants de cet évènement organisé par l’influent Think tank marocain, le Policy center for the new South (PCNS). Il s’agit de celui consacré à la reconstruction et la stabilisation d’un cadre sécuritaire légitime et fonctionnel, opérant sous contrôle et supervision civile.

 

Conseiller militaire au bureau militaire des Opérations de paix au Nations unies, le général Birame Diop qui fait partie des panélistes estime que tout doit partir d’un « projet théorisé pour que tout le monde comprenne ce que nous avons envie de faire ».

Selon l’ancien chef d’Etat-major des armées sénégalaises, ce projet doit reposer sur une analyse exhaustive de l’environnement sécuritaire du pays concerné pour éviter de se laisser guider par un effet de mode qui consiste à prendre tout ce qui vient de l’extérieur. Ensuite, il soutient que le projet doit toucher tous les secteurs. « Si nous considérons que le terrorisme est une priorité majeure, nous devons définir une stratégie sectorielle de lutte contre le terrorisme, si nous estimons que la piraterie est une priorité, faisons en de même contre la piraterie », conseille l’officier-général, rappelant toutefois qu’il appartient à chaque pays de définir sa stratégie de politique sécuritaire. « Cela passe par la rédaction de documents réalistes et pertinents », précise-t-il, dans son intervention. Maintenant vient la mise en œuvre de cette stratégie qui, selon le général Diop, ne peut pas se faire en dehors du respect des droits humains.

Zakaria Hanafi, l’un de ses co-débatteurs, qui dirige le centre marocain d’analyses et d’anticipation géopolitique partage son point de vue. « Lorsqu’on parle de retour à la normale, on parle de droits de l’homme », insiste le chercheur marocain.

Il est tout aussi important pour l’ancien chef d’Etat-major des armées sénégalaises que les autorités appelées à dérouler ce plan stratégique d’être flexibles, notamment « savoir quitter un domaine pour aller à un autre ». « Nous avons besoin de redevabilité », rappelle-t-il, mettant en exergue le fait que la sécurité n’est pas au-dessus des autres secteurs. A l’en croire, « le secteur de la sécurité doit être tenu responsable de tout ce qu’il fait ». Mais la crainte du conseiller au bureau militaire des Opérations de paix de l’Onu, est de savoir si les autorités actuelles ont les aptitudes nécessaires pour exercer ce contrôle. « Il y a une sensibilisation, une formation à assurer pour que ce contrôle démocratique puisse s’exercer dans les conditions optimales », propose-t-il. Enfin, il rappelle qu’il est nécessaire de garder saines les relations civilo-militaires, relevant que la sécurité dépend aussi de celle de « nos voisins ».

Mais selon M. Hanafi, il faut d’abord résoudre l’équation de la prolifération de groupes armés à l’image de ce qui se passe dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). « On veut retourner à la normale mais comment faire contre les groupes armés en RDC ? », s’interroge-t-il, relevant qu’il y a 122 groupes armés qui évoluent dans l’est congolais, avec trois groupes ou quatre qui attaquent de temps en temps le Burundi ou le Rwanda. « Le reste, qui les finance ? », questionne le chercheur marocain alors que l’Ougandais Norman Sempijja, professeur associé à l’Université Mohamed VI trouve que « le cas des Forces démocratiques alliées (ADF) en RDC illustre les défis posés par les groupes armés transnationaux opérant au-delà des frontières. »

Cependant, le tableau n’est pas entièrement sombre. Il brandit l’exemple de la Cote d’Ivoire qui a pu se relever après des années de conflit. « C’est un bon exemple de résolution, de prospérité et de paix », se félicite-t-il.

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