L’ONDH publie un rapport sur la difficulté d’«être jeune au Maroc de nos jours»
Le dernier rapport de l’Observatoire national du développement humain révèle que 83,3% des jeunes Marocains sont insatisfaits de leur vie pour diverses raisons.
Des données alarmantes révélées par le rapport de l’Observatoire national du développement humain (ONDH) sur la situation de la jeunesse au Maroc, dévoilé mardi dernier. De manière générale, le rapport souligne que le niveau de vie des jeunes entre 15 et 29 ans est généralement précaire «en raison des grandes difficultés qu’ils rencontrent pour trouver un travail». Et quand il existe, «c’est souvent un emploi fragile».
Bien que les jeunes soient l’épine dorsale du développement, leur revenu moyen ne dépasse pas 78,8% du revenu national moyen, contre 98% pour la catégorie des 30-44 ans et 119,2% pour celles des 45-59 ans.
Par ailleurs, la population jeune, estimée à 8,9 millions d’âmes en 2019, fait face à de nombreuses difficultés pour accéder au marché du travail, avec un taux d’activité de 42,2%, selon les statistiques de 2019. En particulier, le taux de chômage des jeunes de 15 à 29 ans atteint 24,9%.
Le rapport indique également que les jeunes, notamment ceux qui sont au chômage depuis longtemps et les nouveaux entrants sur le marché du travail, sont plus exposés à diverses formes de vulnérabilités, et que leur transition vers une vie active reste lente. Il concerne également les jeunes récemment diplômés, et pour lesquels le taux de chômage a atteint 26% durant l’année 2019.
Si les jeunes Marocains ont du mal à trouver un emploi, la situation des jeunes femmes est plus grave, puisque le taux de chômage chez elles atteint 35,4%, contre 22% chez les hommes, et leur taux d’activité ne dépasse pas 18%, contre 65% chez les hommes.
Entre insatisfaction et optimisme
Toujours selon le rapport, 83,3% des jeunes Marocains ne sont pas satisfaits de leur vie pour diverses raisons, dont les conditions de logement (71,3%) et la difficulté à trouver un emploi (81,3%). De plus, 68,2% d’entre eux (selon les statistiques de 2019) pensent qu’ils peuvent être heureux hors du Maroc. En outre, 70% des jeunes aspirent à émigrer à l’étranger, principalement pour des raisons économiques (73,5%).
Cependant, les données contenues dans le rapport relèvent un paradoxe. Dans les faits, malgré leur insatisfaction et tous les problèmes auxquels ils sont confrontés, 90% des jeune Marocains ont un regard positif tourné vers l’avenir.
Le rapport souligne que la pandémie de coronavirus a aggravé l’inégalité des chances au Maroc, car les politiques publiques ne prennent pas en compte la diversité et l’impact rétroactif des parcours des jeunes, «ce qui conduit à l’exclusion d’un certain nombre d’entre eux dès qu’ils dépassent l’âge légal de la jeunesse».
Afin de surmonter la situation actuelle de la jeunesse marocaine, l’ONDH recommande d’encourager l’équité entre les jeunes, leur participation à l’élaboration des politiques publiques et la territorialisation des politiques publiques axées sur la jeunesse.
