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Kenya: les manifestations contre l’inflation dégénèrent en scènes d’émeutes

Kenya: les manifestations contre l’inflation dégénèrent en scènes d’émeutes

Des affrontements ont éclaté lundi au Kenya entre protestataires et police lors de manifestations contre l’inflation, notamment devant des bureaux gouvernementaux à Nairobi, sur fond de conflit politique entre le président et son principal opposant

Des batailles rangées ont éclaté entre des manifestants jetant des pierres et les forces de l’ordre utilisant gaz lacrymogènes et canons à eau, notamment dans certains quartiers de la capitale.

Les organisateurs de la manifestation avaient prévu de marcher vers State House, le palais présidentiel, dans le centre de Nairobi, où une vingtaine de manifestants ont été arrêtés. Parmi les personnes interpellées figurent deux parlementaires, Stewart Madzayo, chef de la minorité au Sénat, et le député Opiyo Wandayi, tous deux membres du parti de l’opposant Raila Odinga.

« Nous sommes venus ici pacifiquement, mais ils nous ont jeté des gaz lacrymogènes », a affirmé un manifestant, Charles Oduor. « Ils nous mentent tous les jours. Où est la farine de maïs bon marché qu’ils ont promise ? Où sont les emplois pour les jeunes qu’ils ont promis ? Tout ce qu’ils font, c’est embaucher leurs amis », a ajouté ce jeune homme de 21 ans.

Une inflation à +9,2% en février sur un an

Il s’agit des premiers troubles majeurs depuis l’élection à la présidence en août de William Ruto.

Ce mouvement de protestation contre l’inflation qui s’est élevée en février sur un an à 9,2% dans le pays d’Afrique de l’Est avait été interdit dimanche par les autorités.

Les Kényans souffrent de la flambée des prix des produits de première nécessité, de la chute brutale du shilling par rapport au dollar américain et d’une sécheresse record qui a plongé des millions de personnes dans la famine.

Malgré l’interdiction, des manifestants se sont réunis pour protester contre le coût de la vie.

« La vie est si dure. Voyez ces jeunes hommes et femmes, nous n’avons pas de travail, les gens perdent leur emploi. C’est pourquoi nous venons parler de nos droits », explique Henry Juma, 26 ans, cireur de chaussures.

Deux dirigeants s’opposent

Le chef de l’Etat s’était élevé ce week-end contre les appels à manifester de son opposant. « Vous n’allez pas nous menacer avec des ultimatums, du chaos et de l’impunité. Nous ne le permettrons pas », a dit William Ruto, demandant à Raila Odinga d’agir via des moyens « légaux et constitutionnels ».

L’élection présidentielle reste un motif de conflit entre les deux dirigeants. Selon les résultats officiels, M. Odinga a perdu face à M. Ruto de quelque 233 000 voix, l’un des écarts les plus serrés de l’histoire du pays, et alors qu’il était soutenu dans ce scrutin par le président sortant Uhuru Kenyatta.

Le recours intenté par Raila Odinga, qui concourait pour la cinquième fois à la tête du pays et se plaignait de fraudes, a été rejeté par la Cour suprême. La proclamation de l’élection de William Ruto avait ensuite déclenché des échauffourées dans des bastions de partisans de Raila Odinga.

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