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Abdellatif Ouahbi: «Le ministère a changé ma position sur l’indépendance du Ministère public»

Abdellatif Ouahbi: «Le ministère a changé ma position sur l’indépendance du Ministère public»

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a révélé jeudi les raisons derrière son changement de position sur l’indépendance du Ministère public.

«Être ministre ne signifie pas que vous faîtes ce que vous voulez, mais il existe des cadres du ministère qui donnent leur avis, puis une autorité judiciaire qui a aussi son avis, ainsi que le chef du gouvernement qui donne le sien, en plus du secrétariat général du gouvernement», a déclaré jeudi le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, lors d’une réunion de la Commission de justice, de législation et des droits de l’Homme à la Chambre des représentants.

«J’ai voté contre l’indépendance du Ministère public, mais aujourd’hui je suis un ministre chargé de la mise en œuvre de la vision de l’État, pas la mienne. (…) Et je serai satisfait si j’arrive à mettre en œuvre 50% de mes objectifs», a poursuivi Ouahbi, qui est allé jusqu’à retirer ses critiques envers ses prédécesseurs à la tête du ministère. «Dieu me pardonne pour Mustapha Ramid et les autres ex- ministres de la Justice. Avant, je les critiquais, mais me voilà ministre et critiqué», a-t-il révélé.

Le nouveau ministre de la Justice a également souligné que son programme est basé sur la continuité et la poursuite de la consolidation de ce qui a été réalisé: «Je ne peux pas détruire ce qui a été construit en dix ans, ce sont les choix de l’État».

Ouahbi a expliqué que le gouvernement accorde une grande importance à la résolution du problème de la détention provisoire, qui constitue un facteur clé du taux élevé d’incarcérations au Maroc. Il a, par la même occasion, souligné que le prochain Code de procédure pénale déterminera les cas de recours à la détention provisoire, qui doit être justifiée, ainsi que l’abandon de la poursuite judiciaire en cas de réconciliation. Sera également prise en compte la possibilité de recourir aux bracelets électroniques pour les détenus provisoires au lieu de les mettre en prison. Par ailleurs, un certain nombre de délits mineurs feront l’objet d’amendes seulement.

Revenant sur le retrait du projet de Code pénal, le ministre a indiqué que ce texte permettrait l’élargissement des peines alternatives, mais se heurterait à de nombreuses difficultés pour les appliquer. «Tout le monde est enthousiaste au sujet des peines alternatives, mais leur application pose des problèmes, dont le plus important est l’assimilation de cette question par les institutions de l’Etat», a-t-il expliqué. Et de s’interroger: «Quand on oblige un prisonnier à nettoyer le siège d’une collectivité territoriale, par exemple, le président du Conseil acceptera-t-il ou pas?». En effet, «beaucoup refuseront d’interagir avec des détenus», a conclu le ministre.

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