Abdelouafi Laftit à l’Intérieur, Nasser Bourita aux Affaires étrangères et Ahmed Taoufiq aux Affaires islamiques. Plus que le maintien d’un trio de choc dans trois départements ministériels stratégiques, il s’agit de la confirmation d’une vision royale discrète, efficace et au long cours.
Les Marocains les connaissent déjà, et c’est le moins que l’on puisse dire. Nouvelle, jeune, féminine et des plus prometteuse, l’équipe gouvernementale présidée par Aziz Akhannouch et nommée ce jeudi 7 octobre par le roi Mohammed VI comprend néanmoins trois visages qui nous sont des plus familiers. Ils sont maintenus à la tête de trois des départements les plus stratégiques du royaume. Nommons Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, et Ahmed Taoufiq, ministre des Habous et des affaires islamiques.
Les trois ont fait leurs preuves dans leur missions respectives. Des missions ardues, sensibles et bien souvent truffées de pièges et d’adversités en tout genre. Leur maintien est donc une consécration, mais pas seulement. Il traduit une vision royale, qui marque le règne du roi Mohammed VI, depuis son intronisation jusqu’à nos jours et au-delà. Celle d’un pays et d’un peuple vivant en paix, dans le respect de la loi, d’une diplomatie agissante et efficace, et d’un islam marocain du juste milieu, authentique, tolérant et ouvert.
Laftit: la force tranquille
Rarement le Maroc aura connu un ministre de l’Intérieur aussi avenant, transparent et travailleur. Plus que la gestion sécuritaire, c’est à Abdelouafi Laftit qu’est revenue, en grande partie, la tache ardue d’orchestrer la lutte contre la propagation du Covid-19. Gestion des mesures liées aux restrictions sanitaires, organisation des flux et de la circulation en temps de couvre-feu, préservation de l’ordre et de la sécurité publique, organisation de la distribution des aides financières publiques aux personnes impactées par la crise… le département de Laftit, c’est tout cela et bien plus encore. S’y ajoute la récente organisation, exemplaire à tous points de vue, des dernières élections générales dont le Maroc est sorti plus grandi que jamais, avec un taux record de participation, et ce, sans dégâts sanitaires, malgré un contexte incertain. Le tout en silence, avec rigueur et beaucoup de cœur.
Bourita: la diplomatie en action
Le sourire est toujours de mise mais que l’on y prenne garde. Avec Nasser Bourita à la tête des Affaires étrangères, c’est une véritable métamorphose que la diplomatie marocaine a connue. Rajeunissement, efficacité dans l’action et présence sur tous les fronts. Ce sont là quelques axes sur lesquels celle-ci repose désormais. Les dossiers stratégiques du pays, son Sahara, sa place dans le concert des nations et son rayonnement s’en sont trouvés préservés et bien défendus. En prime: la reconnaissance américaine de la marocanité de nos provinces du sud, une reprise tant souhaitée par la large communauté juive marocaine des relations entre le Maroc et Israël, et, en sus, des capacités jusque-là insoupçonnées de répondant sur de bien fâcheux sujets comme les manœuvres contraires aux intérêts du royaume de pays comme l’Espagne ou l’Allemagne.
Ahmed Taoufiq: une intégriste tolérance
Réforme du champs religieux, émergence du Maroc comme modèle africain d’un islam décomplexé, ouvert et tolérant par essence, lutte contre tous les intégrismes, rayonnement spirituel au-delà de nos frontières… Depuis l’avènement du roi Mohammed VI, l’islam marocain n’a eu de cesse de briller de mille feux. Dialogue avec les tenants d’un fondamentalisme pourtant étranger à la culture marocaine, lecture réformiste du texte religieux ayant abouti notamment à une Moudawana révolutionnaire quant aux droits des femmes au Maroc, participation active au dialogue inter-religieux avec comme moment fort la visite au Maroc du Pape François, des Mourchidates femmes à même d’enseigner, discuter et transmettre les valeurs de l’islam… Ce ne sont là que quelques exemples de tout le chemin parcouru pour que le Marocain soit bien dans sa peau et dans son époque. Et ce n’est pas fini.
