Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, est intervenu, mardi 4 janvier devant la Chambre des conseillers sur le thème: «La Génération Green et les enjeux du développement rural et de la justice territoriale».
Tout d’abord, le chef du gouvernement a souligné que le développement rural est l’un des chantiers structurants à même de permettre au Maroc d’atteindre une croissance économique durable. En effet, faut-il rappeler, le monde rural couvre plus de 90% de la superficie totale du pays, représente environ 40% de la population, comprend 85% des collectivités territoriales et contribue à 20% du produit intérieur brut (PIB), sans parler de ses près de 9 millions d’hectares de surface utilisable pour les besoins agricoles.
Une stratégie révolutionnaire
Dans cette optique, le gouvernement mise sur la stratégie «Génération Green». Cette dernière permettra l’accession de plus de 400.000 familles à la classe moyenne rurale, la formation de 150.000 jeunes agriculteurs aptes à transformer les produits agricoles, développer des filières à haute valeur ajoutée comme l’agriculture biologique et intégrer l’économie verte, ainsi que la création de 350.000 nouveaux emplois directs dans le monde rural.
Les promesses de la stratégie «Génération Green» incluent également l’émergence d’une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs agricoles, et ce, via la mobilisation d’1 million d’hectares de terres collectives pour la mise en œuvre de projets d’investissement dans leur domaine. S’y ajoutent la cession potentielle de foncier agricole émanant de 180.000 propriétaires en faveur des jeunes et une couverture sanitaire qui bénéficiera à 1,6 million d’agriculteurs dès 2023.
Réduction des disparités sociales dans le monde rural
Akhannouch a également évoqué la mise en place d’un ambitieux plan d’actions visant à réduire les disparités spatiales et sociales dans le monde rural. Celui-ci comprend la livraison de 12.454 km de routes et voies, dont 3.032 km toujours en construction, en vue d’améliorer l’accessibilité des zones rurales, des opérations de construction, d’agrandissement ou d’entretien qui ont concerné 27 écoles communautaires, plus de 200 écoles et collèges, plus de 150 foyers d’étudiants, internats et cantines scolaires, de même que l’achèvement de la construction, de la réhabilitation et de l’entretien de 661 infrastructures de santé.
L’acquisition de 566 ambulances et unités médicales mobiles, la réalisation de 551 réseaux d’eau potable et de 22.967 branchements individuels et mixtes et fontaines, ou encore le raccordement de 929 rotors à l’électricité complètent font également partie des actions réalisées. Et d’ici 2024, 927 ronds-points regroupant 21.150 logements seront électrifiés, pour atteindre un taux d’électrification de 99,94% dans le monde rural.
Ce dernier plan nécessitera une enveloppe financière estimée à environ 723 millions de dirhams (MDH). Il faut également rappeler la mise en place du programme national d’approvisionnement en eau potable et en eau d’irrigation pour la période 2020-2027 pour un coût d’environ 115,4 milliards de dirhams (MMDH).
2022, une année déterminante
Ainsi, de nombreuses réalisations sont attendues d’ici à la fin de l’année, a poursuivi Akhannouch. Ce sont 8.137 projets initiés dans les communes rurales, dont 7.066 projets d’infrastructures et 1.071 véhicules mobiles acquis (ambulances, unités mobiles, bus scolaires…). Quant aux projets de routes et de voies achevés, ils contribueront à porter le taux d’accessibilité dans le monde rural à 90% d’ici 2023, a assuré le chef du l’Exécutif.
Akhannouch a, enfin, évoqué l’impact économique du secteur agricole. Sur le plan économique, a-t-il détaillé, le produit intérieur brut agricole a augmenté annuellement de 5,25 % contre 3,8 % pour les autres secteurs, tandis que la richesse créée a doublé de 65 MMDH en 2008 à 125 MMDH à fin 2018. Et de noter que le secteur agricole contribue à 13% du produit intérieur brut et à 13% de la valeur totale des exportations. En chiffres: les exportations de produits agricoles ont augmenté au cours de l’année 2019 pour atteindre environ 40 MMDH, soit 2,8 fois la valeur enregistrée en 2009 (14,2 MMDH).
