Connu pour son grand amour de la polémique, Éric Zemmour a annoncé sa candidature à la présidentielle française. Retour sur l’ascension d’un protagoniste de la nouvelle scène politique française.
Après avoir fui l’Algérie en 1952, les grands-parents et les parents d’Éric Zemmour s’installent dans la banlieue parisienne. Né en 1958, Zemmour poursuit son enfance à Drancy puis dans un quartier du 18e arrondissement de Paris. Il fréquente ensuite l’une des premières écoles juives de France et finit à Sciences Po. Puis, après avoir échoué au concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration à deux reprises, il se tourne finalement vers le journalisme.
Un homme de la presse
Zemmour débute sa carrière professionnelle en tant que journaliste politique pour Le Quotidien de Paris en 1986. A la fermeture de ce dernier, en 1995, il devient éditorialiste chez Info Matin, mais l’aventure ne dure qu’un an. Il écrit ensuite pour le compte d’une bonne brochette de journaux dont Marianne (1997), Valeurs actuelles (1999) ou encore Le Figaro (1996).
Jusque-là, Zemmour est un simple journaliste, mais la presse audiovisuelle va tout changer. Il y fait ses débuts en 2003, en tant que débatteur dans l’émission «Ça se dispute» sur I-Télé. Fin décembre 2014, la chaîne met fin à sa collaboration avec Zemmour, suite à une interview du journaliste au Corriere della Serra.
Au fil des années, en plus de la politique, Zemmour s’attaque également aux sujets sociétaux. Toujours dans le style qu’on lui connaît et qui ne plaît pas forcément. D’ailleurs, en 2015, Laurent Ruquier exprime son regret d’avoir «donné la parole à Eric Zemmour pendant ces années» dans son émission «On n’est pas couché».
Poursuites judiciaires
Durant ces 20 dernières années à la télévision française, les propos de Zemmour ont souvent divisé. Le polémiste a ainsi multiplié les poursuites judiciaires. Si l’on croit l’émission «Complément d’enquête», il aurait fait l’objet de pas moins de 16 procédures judiciaires depuis 2008, la dernière datant de novembre dernier.
Zemmour a notamment été jugé pour insultes raciales et incitation à la haine raciale pour des propos tenus sur CNews. Il a également été condamné pour provocation à la discrimination raciale en 2011 et provocation à la haine envers les musulmans en 2018.
Désormais, Eric Zemmour se lance dans la course pour la présidence de la France. L’annonce a été faite par l’intéressés lui-même sur YouTube, à travers «une mise en scène bien huilée, qui fait clairement référence à l’appel du général de Gaulle du 18 juin 1940», selon le quotidien régional Ouest-France. Dans sa vidéo, Zemmour tient un discours d’environ 10 minutes avec, sans surprise, l’immigration comme thème de prédilection.
Une fois de plus, la polémique est au rendez-vous. En plus des menaces de plaintes de personnalités et ayant droits des images utilisées par Zemmour dans sa vidéo, le premier meeting du candidat d’extrême droite ne s’est pas déroulé comme prévu: ses sympathisants ont passé à tabac des militants de SOS-Racisme qui portaient des t-shirts disant: «NON AU RACISME!».
Ainsi commence l’histoire d’un homme qui a dédié sa vie à l’abolition de l’immigration… après en avoir profité.
