A l’occasion de la célébration de son 17e anniversaire, Mohammed Dardouri, wali chargé de la coordination nationale de la phase III de l’INDH, a dressé, jeudi 19 mai, un bilan de mi-parcours très positif de cette initiative : pas moins de 18.600 projets ont été réalisés en trois ans, grâce à une enveloppe budgétaire de 10 milliards de dirhams. Mais qu’est-ce que l’INDH ?
Lancé par le roi Mohammed VI le 18 mai 2005, l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) est un véritable chantier de règne, elle a été, de par sa démarche conceptuelle, ses modalités participatives de mise en œuvre et ses méthodes plurielles d’évaluation, conçue par le roi comme un cadre spécifique de promotion du progrès social et, en l’occurrence, de réalisation des Objectifs du millénaire tracés par les Nations unies et auxquels le Maroc adhère entièrement.
Organes de gouvernance
Destinée à réduire la pauvreté, ce projet sociétal s’est basé sur des comités de composition tripartite associant les élus, les représentants des services déconcentrés de l’État et les représentants du secteur associatif. Au niveau central, il est géré par un comité stratégique et un comité de pilotage présidés tous les deux par le chef du gouvernement.
Au niveau territorial on retrouve trois comités et des instances d’appui, le niveau territorial étant responsable de la mise en œuvre de l’INDH : le Comité régional de développement humain (CRDH), présidé par le Wali de la région, le Comité provincial de développement humain (CPDH), présidé par le gouverneur de la province ou préfecture et le Comité local de développement humain (CLDH), présidé par le président du Conseil communal.
Quant à son exécution, il a été confié à une coordination nationale domiciliée au Ministère de l’Intérieur et dirigée par un Gouverneur (Aziz Dadas du 22 juin 2005 au 22 janvier 2009, Nadira el-Guermai du 23 janvier 2009 à septembre 2018 ). Pour sa troisième phase, lancée le 19 septembre 2018, la direction de l’Initiative a été confiée au Wali Mohamed Dardouri.
L’INDH en chiffres
Véritable stratégie à moyen terme, l’INDH vise : la réduction de la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale, l’instauration d’une dynamique en faveur du développement humain, la reconnaissance de la dignité de l’Homme et le renforcement de la cohésion sociale.
Compte tenu de son importance en tant qu’expérience nationale pionnière mettant l’humain au cœur des priorités et des politiques publiques, l’initiative a réalisé plus de 22.000 projets au profit de 5,2 millions de bénéficiaires durant sa première phase (2005-2010). La deuxième phase de l’INDH 2011-2015 (INDH-II) lancée en juin 2011, a couvert, en plus des zones ciblées dans la première phase, de nouvelles unités. En effet, les deux premières phases de l’Initiative ont permis la réalisation de 43.000 projets et activités pour une enveloppe globale de 43 milliards de dirhams (MMDH). Lancée le 19 septembre 2018, la troisième phase de l’INDH a permis au bout de trois ans la réalisation de pas moins de 18.600 projets, grâce à une enveloppe budgétaire de 10 milliards de dirhams.
Toutefois, malgré ces résultats honorables, une question essentielle reste posée, celle du positionnement et de l’ancrage de l’INDH dans le champ des politiques publiques. En effet, l’Initiative reste à ce jour un programme additionnel de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, évoluant en dehors des autres politiques sociales sectorielles, disposant de financements relativement modestes pour prétendre à un impact fort sur le développement humain telle que prôné par le Nouveau modèle de développement (NMD), ce qui interroge aujourd’hui sur le positionnement de l’INDH dans le champ des politiques publiques et sur l’appropriation du concept par le gouvernement Akhannouch, ayant pour mission principal de consacrer les fondements de l’État social
