En lecture
Vidéo. Abdelhay Bennis (ép. 1): de chaouch à mémoire vive du Parlement

Vidéo. Abdelhay Bennis (ép. 1): de chaouch à mémoire vive du Parlement

Bennis-ni9ach21-chaouch-parlement-maroc

Il a commencé sa carrière en tant que petit fonctionnaire au Parlement marocain, pour en devenir, des années plus tard, le principal documentaliste. Personnage hors norme, Abdelhay Bennis nous livre toute une histoire de l’institution législative marocaine. En prime: des témoignages succulents et des messages forts.

Il est né en 1952 à Fès, et c’est très jeune qu’il se rend à une évidence: «Les études, ce n’était vraiment pas pour moi. L’école, c’était une autre galaxie à laquelle je ne me sentais pas appartenir. A chaque classe, je redoublais une ou deux fois, avant d’arriver au 4e niveau de l’enseignement élémentaire. Et là, j’ai tout lâché», nous raconte celui qui deviendra, des années plus tard, la mémoire vive du Parlement marocain et son documentaliste attitré. Il compte à son actif pas moins de 23 ouvrages sur les différents rouages de l’institution législative, et 3 autres sont dans le pipe. Mais qui est donc Abdelhay Bennis, cet homme au parcours atypique, au verbe fin, à la mémoire infaillible et à l’élégante prestance?

Tout a commencé pour Abdelhay Bennis en en 1977, quand, après un passage dans l’artisanat, aux côtés de son père, et quelques essais sur les planches du théâtre de la Jeunesse du parti de l’Istiqlal, il va se voir offrir la «chance de sa vie»: travailler comme chaouch (un genre de domestique) au sein du groupe parlementaire du parti de la balance au Parlement. «J’ai tout de suite été impressionné par les lieux, la majesté du décor et le charisme de nombre de députés de l’époque. Voir un Mohamed Bensaid Aït Idder ou un Ali Yata discourir, cela vous calme. Sur 244 députés, ils étaient seulement 16 à être dans l’opposition de l’époque. Et il fallait les voir à l’œuvre. Une vocation est ainsi née, celle de tout consigner», nous résume-t-il.

Propositions et projets de loi, débats au sein de l’hémicycle, discours royaux au Parlement, textes publiés au Bulletin officiel… Tout y passait. «J’étais l’homme qui murmurait aux oreilles de certains élus pour apporter précisions, textes de loi, documents de référence pour préciser tel ou tel aspect en cas de doute», se souvient notre historiographe, non sans un brin de fierté. Le premier déclic aura lieu en 1982 quand Abdelhay Bennis va présenter le premier document retraçant la position du groupe parlementaire du parti de l’Istiqlal sur la question de l’intégrité territoriale du Royaume. Le succès est immédiat. En 2002, à son initiative, ce ne sont pas moins de 12 ouvrages sur la vie parlementaire qui sont présentés… devant le défunt roi Hassan II. Une première. La Chambre des conseillers adoptera la même démarche, suivie par le ministère en charge des Relations avec le Parlement. Une tendance est créée, et de nombreux ouvrages vont suivre. Entre autres: la femme dans les discours royaux, les programmes des partis politiques et du gouvernement, en plus, excusez du peu, d’une encyclopédie parlementaire en deux tomes.

Abdelhay Bennis ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. En attente de publication, trois nouveaux ouvrages promettent, là encore, de faire parler d’eux:  «Le Parlement marocains en dix mandats gouvernementaux, 1963-2012», «Le parcours des gouvernements et ministres du Maroc sous trois rois» et «L’amazigh dans la législation marocaine». Des ambitions, l’auteur en a à revendre. Des regrets aussi. «Je déplore que le Parlement soit aussi riche en nombre que pauvre en actions. J’aurais préféré une Chambre des représentants ramassée, avec 12 membres, mais active. Quant à la Chambre des conseillers, je n’en vois pas l’utilité. C’est mon humble avis», lâche-t-il. Et cela se discute.

 

 

© Africa Times All Rights Reserved. Terms of Use and Privacy Policy

Inscrivez-vous à notre newsletter

Rejoignez notre liste de diffusion pour recevoir nos dernières informations

You have Successfully Subscribed!