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Vidéo. Mouraja3ate, ép. 1: de la nécessité d’un renouveau religieux

Vidéo. Mouraja3ate, ép. 1: de la nécessité d’un renouveau religieux

Le chercheur en études islamiques Mohamed Abdelwahab al-Rafiki entame pour Ni9ach21 une série de podcasts afin de nous éclairer sur les différents aspects de la nécessaire réforme du discours et de la pratique religieux.

Dans ce premier épisode, il en explique les raisons.

Réforme du champ religieux, renouvellement du discours en relation avec l’islam, révision de la pensée musulmane, relecture des textes religieux à l’aune des lois, pratiques et contraintes de la vie moderne… Que d’expressions qui reviennent tout le temps pour nous renvoyer à une même nécessité, celle de revoir nos classiques en matière de religion. Mais en a-t-on vraiment besoin? La réponse est évidente, directe. Oui, et maintenant plus que jamais! Ceci, pour plusieurs raisons.

  1. Nous en avons besoin en tant que société. Nos modes de vie changent, varient, se transforment et se compliquent. La technologie a pris le dessus dans bien des aspects de nos vies. Allons-nous rester otages des certitudes d’avant ou devons-nous, au contraire, faire place à une nouvelle pensées à même d’accompagner, voire guider, les mutations en cours? La réponse me semble claire.
  2. Le monde dans lequel nous vivons n’est pas celui d’hier. La politique, l’économie, la culture et jusqu’à notre propre perception de l’univers… Tout évolue à grande vitesse. La pensée et la pratique religieuses ne peuvent ainsi faire l’économie d’une réforme si elles veulent pouvoir suivre ces évolutions.
  3. Le principe fondateur de toute doctrine religieuse est de participer au bien-être de l’individu et de la collectivité, la finalité étant de rendre le monde meilleur. Elle ne peut donc être un obstacle dans cette quête.
  4. Nous sommes un Etat musulman et l’islam est religion d’Etat au Maroc. Mais nous sommes aussi un Etat moderne qui place les droits de l’homme et de la femme au cœur de ses préoccupations. Il est donc nécessaire de mettre en adéquation ces deux composantes majeures de notre identité.
  5. Nous appartenons à une partie du monde qui s’est réveillée sur un constat effarant de retards à tous les niveaux par rapport au reste de la planète. Il nous faut combler ce retard. Et pour y arriver, nous devons revoir certains de nos fondamentaux.
  6. Nous sommes dans une ère où il faut faire la distinction entre le spirituel et le matériel. Notre époque est celle de la science et du tout-technologique. Au Maroc, la Covid-19 a fait que l’on se tourne désormais vers son médecin plutôt que vers son savant religieux, le fquih. La distance entre le hautement spirituel et le terrestre est plus que jamais établie. Et cela, il faut le regarder en face.
  7. La logique de la collectivité, qui a prévalu jusqu’ici, cède chaque jour un peu plus de place à celle de l’individu, ses droits et ses obligations. Or, toute la doctrine religieuse est basée sur la communauté. Ce n’est plus possible aujourd’hui.

Pour conclure, de cette réforme religieuse dépendra notre capacité à opérer une réelle réconciliation entre nos croyances et le réel. Et il est temps.

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