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Vidéo. Mohamed Seddik Maâninou, ép. 1: «La plus grande richesse du Maroc, ce sont ses cimetières»

Vidéo. Mohamed Seddik Maâninou, ép. 1: «La plus grande richesse du Maroc, ce sont ses cimetières»

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Écrivain et journaliste de renom, Mohamed Seddik Maâninou revient pour Ni9ach21 sur les principales étapes ayant jalonné sa riche carrière. Dans cet épisode, il relate le vide qui a fait suite à une vie professionnelle pour le moins animée et ne cache pas sa colère face à un devoir encore non honoré au Maroc: la mémoire.

 

Il fait partie de ceux dont l’histoire est indissociable de celle du Maroc des 20e et 21e siècles. Journaliste et écrivain de renom, Mohamed Seddik Maâninou a côtoyé les plus grands d’ici et d’ailleurs. Né en 1944 à Tanger, il entame sa carrière en tant que professeur d’histoire et de la langue arabe, avant d’intégrer la télévision marocaine, dont il devient directeur en 1978. En 1984, il est nommé directeur de la communication puis secrétaire général au département de la Communication en 1992. Désormais à la retraite, il se consacre à l’écriture avec pour véritable obsession le devoir de mémoire. Ses écrits parlent pour lui. Notons, entre autres, «Hadj Ahmed Maaninou, Le combattant» (en hommage à son défunt père) et «Ayam Zamane», un document d’histoire publié en 5 volumes. Plus qu’une passion, il s’agit, pour l’homme de lettres, d’une nécessité.

«Après une carrière des plus actives, je me suis retrouvé du jour au lendemain devant un vide sidéral. Moi qui n’arrêtais jamais, qui prenais des appels à 3 heures du matin, je me suis retrouvé face à un étourdissant silence. Mon seul salut était dans l’écriture», nous explique-t-il.

Mouvement national, personnalités marquantes du Maroc indépendant, événements historiques phares… Tout y est passé. Son but: lutter contre l’oubli et l’indifférence face à une Histoire des plus riches, mais qui s’efface de jour en jour. «Interrogez les Marocains sur certains noms pourtant connus de l’histoire récente du pays, et vous allez être surpris, tant ceux-ci sont tout simplement méconnus», interpelle-t-il, non sans amertume.

Pour lui, c’est toute une mémoire qui est en passe d’être enterrée. «Ni les médias, ni l’école, et encore moins la famille, ne remplissent leur rôle en la matière. C’est inadmissible», dit-il. Au point que, pour lui, «les endroits les plus riches en mémoire au Maroc, ce sont ses cimetières». En cause, très peu de personnalités, même les plus illustres, laissent des traces écrites de leurs passage, vécu et expériences. «J’ai fait des recherches sur le sujet et je peux vous affirmer qu’en 100 ans, seuls 25 personnalités ont écrit leurs mémoires au Maroc. Et encore, je suis très large», constate Maâninou. Et certains écrits relèvent, ironise-t-il, du «light», tellement leur contenu manque de profondeur et laisse peu de place au débat.

En face, la soif de connaissances quant au passé du Royaume et son Histoire est grande. Maâninou en veut pour preuve une série de témoignages qu’il a diffusée sur la toile. «Je me disais que seuls quelques milliers de personnes allaient s’intéresser à mon émission. Mais dès le lendemain de la publication du premier épisode, j’ai appris qu’ils étaient 4 millions à l’avoir regardé. C’est dire qu’il existe une réelle attente», témoigne l’écrivain. Et d’ajouter: «Nous sommes un pays millénaire mais nous négligeons notre propre histoire alors que des pays, bien plus récents, mettent une énergie folle et de grands moyens pour valoriser leur patrimoine historique». A suivre.

 

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