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Vidéo. Ghislaine, 25 ans, tatoueuse (berbère) et fière

Vidéo. Ghislaine, 25 ans, tatoueuse (berbère) et fière

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Elle fait partie de cette jeunesse marocaine qui se réapproprie, gentiment mais fermement, son patrimoine. Berbère de par son père, Ghislaine Manaf fait sien le combat de redonner vie au tatouage représentatif de sa culture d’origine, une tradition multimillénaire en voie de disparition. Ou pas du tout finalement. Entretien.

L’Afrique du Nord est connue pour être le berceau de la culture amazighe. Du Maroc à l’Egypte, en passant par l’Algérie, la Tunisie et tant d’autre pays, la culture amazighe dominait la région. Mais depuis ces temps ancestraux, seuls quelques traditions ont perduré. Parmi elles, le tatouage traditionnel berbère que l’on retrouvait sur le visage des femmes, mais aussi leurs mains, bras, ventre et cuisses.

Dans la culture berbère, le tatouage traditionnel servait à plusieurs fins, nous confie Ghislaine Manaf. Propriétaire du « Vagabonde Tattoo Studio », cette jeune femme de 25 ans a fait siens la passion du tatouage et le combat pour lui redonner vie et éclat. « Les berbères se faisaient tatouer pour faire fuir les mauvais esprits ou les malheurs, pour se marier ou pour avoir des enfants. Le tatouage servait également de signe d’appartenance et pour se différencier des autres tribus. Car chaque tribu avait ses propres codes. Le tatouage traditionnel berbère représentait également la beauté », nous explique cette Casablancaise ayant élu domicile à Marrakech.

Aujourd’hui, par manque de transmission, cet art est en voie de disparition. Le fanatisme religieux de ces dernières décennies est passé par là. Le tatouage, si répandu au Maroc auparavant, est, soudain, devenu «proscrit».

Mais c’est mal connaître les Marocains et leur attachement à leurs traditions. Le tatouage berbère refait surface. Et il est plus « tendance » et moderne que jamais. Certains jeunes ont décidé de se réapproprier cet héritage, non sans le mettre au goût du jour. Ghislaine Manaf en fait partie et en a fait son métier. Elle s’est spécialisée dans le tatouage berbère. Pour elle, le tatouage est d’abord une passion. Et malgré les affres du Covid-19, elle s’y est accrochée. Parmi ses clients, figurent non seulement des Marocains, mais aussi des étrangers qui viennent des quatre coins du monde, fascinés par une culture marocaine qui est loin d’avoir révélé tous ses secrets et facettes. Son récit est digne des plus belles histoires d’hier mais aussi d’aujourd’hui. Ce n’est pas qu’une question d’air du temps, mais de profond enracinement. Rencontre.

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