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Prise de conscience politique chez nos jeunes, émergence d’une force électorale

Prise de conscience politique chez nos jeunes, émergence d’une force électorale

Depuis le 8 septembre, beaucoup a été écrit et dit sur le « séisme politique » qu’à connu notre Pays. Bien des mois, des années passeront et nous continuerons d’analyser ce s’est passé, tant est grand le chamboulement qui s’est produit.

 

En fait le résultat des urnes est le fruit des profonds changements qui traversent notre société -de façon souterraine- depuis 10 années

Pour ma part, c’est la mutation de notre jeunesse qui m’intéresse et que je ressens en tant qu’acteur, à mon niveau: celui d’un militant de terrain, acteur associatif et culturel et surtout -si je peux me permettre- d’un ami proche de la vie, des aspirations, des attentes, des craintes de nos jeunes.

Je sentais, depuis bien des mois que « quelque chose se passait »: bien peu nombreux étaient ceux qui y prêtaient foi lorsque j’en parlais!

Souvent, on me taxe d’indulgence vis-à-vis de notre jeunesse, ou encore de manque de recul, or en fait il s’agit de l’exact contraire: c’est mon implication en leur sein, ma proximité avec leurs soucis -petits ou grands- et la confiance qu’ils m’accordent (et qu’il est si difficile d’obtenir et de garder) qui font que je suis en phase avec eux et capable de percevoir les non-dits.

Le résultat est là et, pour l’instant, j’ai lu peu d’analyses portant sur ce fait majeur, qui explique non seulement les résultats de ces élections, mais qui pèsera aussi très lourd dans la décennie à venir.

De nombreux jeunes ont émergé sur différentes listes de candidats de plusieurs partis, en bonne position, pour les élections communales surtout mais également, dans une moindre mesure, législatives. Surtout, énormément de jeunes se sont inscrits afin de pouvoir participer au vote le jour venu. Effectivement, parmi les nouveaux votants la jeunesse représente un très important pourcentage.

S’il y a eu un tel bouleversement dans le paysage politique sorti des urnes, très sincèrement, c’est essentiellement aux jeunes que nous le devons!

Et ce que j’en vois, ce que j’en vis, ce que j’en mesure c’est qu’il s’agit non pas d’un aboutissement mais bel et bien du début d’un mouvement: la jeunesse a senti sa force, a la perception très nette qu’elle a brisé le « plafond de verre ».

Croyez moi, elle n’est pas prête à faire machine arrière. Dans toutes les discussions que j’ai avec eux depuis 10 jours, les jeunes semblent être sortis d’une sorte de carapace, ils parlent politique, posent -et se posent- des questions. Mieux : je ressens une sorte d‘émulation entre eux.

Pour la 1ère fois, ils me disent clairement qu’ils envisagent de s’impliquer, de s’engager en politique. Certains vont même jusqu’à envisager d’être candidats dans 5 ou 6 ans. C’est la proximité qui les intéresse le plus: ce sont leurs quartiers, leurs communes, leurs villes qui les motivent.

Or, par expérience, je sais que là se trouve la porte pour un engagement national, qui viendra en son temps.

Curieusement, alors qu’en général c’est la Gauche qui attire les jeunes primo-votants, chez nous la Gauche -confite dans une sorte de sectarisme et d’entre-soi bobo- n’a pas su les attirer. C’est donc une force électorale en devenir qui émerge, elle est jeune, volontaire, ambitieuse, exigeante…sa prise de conscience est en train de mûrir. Aveugle et sourd est celui qui ne saura la prendre en compte!

Déjà des initiatives se préparent, des tentations d’exister se font jour; le Gouvernement en formation, les pouvoirs exécutifs des villes et des communes doivent absolument les considérer comme des interlocuteurs, des acteurs, notre Pays vit une mutation: la jeunesse en est un moteur, c’est une chance, c’est un atout!

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