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Mondialito: au Maroc, le spectacle est aussi dans les tribunes

Mondialito: au Maroc, le spectacle est aussi dans les tribunes

A Casablanca, le vieux stade Mohammed-V tremble sous les chants des supporters du Wydad (WAC), au moment même où un gigantesque tifo est brandi, au coup d’envoi d’un match de Botola (la première division marocaine) disputé par le champion national et d’Afrique

Ce soir-là, les 10 000 Winners – les ultras du WAC – de la curva (virage) nord offre un spectacle flamboyant, à la hauteur de la réputation des fans marocains, qui volent fréquemment la vedette aux joueurs. « Free souls » (« âmes libres »), leur devise, s’inscrit sur le tifo, une animation visuelle nécessitant une coordination minutieuse.

Vainqueur de la dernière Ligue des champions d’Afrique, le WAC dispute à partir de samedi le Mondial des clubs et espère faire aussi bien que son rival du Raja Casablanca, qui avait disputé la finale contre le Bayern Munich, perdue 2-0, lors de la première édition organisée au Maroc, fin 2013.

Tel un chef d’orchestre, les Winners, désignés meilleurs supporters au monde en 2022 par Ultras World, une référence sur les réseaux, donnent le tempo. Ils chantent, craquent des fumigènes, font danser les lampes de leurs portables comme des lucioles…

« Soutenir le Wydad est une passion, un engagement qui va au-delà du foot. On donne à voir le meilleur de nous-mêmes en défendant des valeurs comme le respect de la famille et la solidarité », affirme Mohamed, la trentaine, un ex-Winner qui préfère taire son nom.

Les ultras de l’illustre Raja –les Green Boys et Ultras Eagles – sont aussi connus pour leurs spectaculaires scénographies.

Au Maroc, pays encore auréolé du parcours historique de son équipe nationale, demi-finaliste du Mondial 2022 au Qatar, la créativité des supporters semble sans limites.

Si les Winners préfèrent jouer la carte de visuels esthétiques avec des références à la culture pop – Game of Thrones ou le manga Death Note –, les Green Boys et les Ultras Eagles revendiquent des références parfois inattendues. Ainsi, lors de derbies contre le WAC, leurs tifo se sont inspirés du maître du théâtre de l’absurde Eugène Ionesco ou de 1984, la dystopie antitotalitaire mythique de George Orwell.

« Créer du spectacle est la marque de fabrique des ultras. C’est une manière pour eux de s’exprimer, de se mettre en valeur », analyse pour l’AFP le sociologue marocain Abderrahim Bourkia, auteur d’un essai sur le phénomène.

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