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La ZLECAF avance

La ZLECAF avance

Opérationnelle depuis le 1er janvier 2021, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) est en phase de mise en œuvre. Etat d’avancement, défis à relever, obstacles à lever… Le point avec le secrétaire général de cette zone, Wamkele Mene.

 

«D’ici 20 ou 30 ans, grâce à la ZLECAF, l’Afrique deviendra la région la plus compétitive de la planète», assure le secrétaire général de cette zone lors de la première édition africaine du forum Bloomberg New Economy. Ce Forum a été  organisé à Marrakech avec comme thème central «Gateway Africa», à l’initiative conjointe du groupe de média Bloomberg et de l’AMDIE. Wamkele Mene affirme qu’aujourd’hui le projet Zlecaf a réalisé des progrès significatifs dans sa mise en œuvre, avec la création de l’observatoire africain du commerce et la mise en place d’un protocole d’investissement et d’une politique de la concurrence. Prochaine étape ? «En juillet prochain, nous conclurons deux nouveaux protocoles. L’un porte sur l’économie et le commerce numérique, et l’autre sur le rôle des femmes et des jeunes dans le secteur du commerce», annonce Mene.

Stimuler le commerce africain et les échanges mondiaux

Opérationnelle depuis le début de l’année 2021, la ZLECAF vise à révolutionner le commerce entre les pays africains et à stimuler les échanges du continent avec le reste du monde, notamment l’Europe. Le continent africain ne contribue qu’à 3% du PIB mondial et le commerce intra-africain et demeure très faible en raison du manque de capacités industrielles et de la fragmentation des marchés. L’objectif est de donner la priorité au développement du commerce intra-africain, qui ne représente que 18% du commerce en Afrique, tout en révolutionnant les échanges du continent avec le reste du monde, qui ne représentent que 2 à 3% du commerce mondial et concernent principalement les matières premières.

L’année 2023 a été désignée par l’Union africaine comme l’Année de la ZLECAF. Néanmoins, le secrétaire général de la zone note que de nombreux défis restent à relever.

Déficit d’infrastructures

Wamkele Mene met l’accent sur la nécessité d’améliorer les infrastructures du continent, qui nécessitent entre 130 et 170 milliards de dollars par an. Actuellement, il existe un déficit de financement compris entre 68 et 108 milliards de dollars. Ces défis contribuent à des coûts logistiques élevés, qui peuvent représenter jusqu’à 40% du coût des échanges de marchandises entre les pays africains. « La zone ne peut se concrétiser si le déficit en infrastructures persiste », déplore Mene. Il ajoute que pour atteindre les objectifs escomptés, il faudra mettre en place de bons corridors de commerce, des ports, des routes et des voies pour acheminer les marchandises d’un pays à l’autre. De plus, « il faudra établir des chaînes d’approvisionnement « Made in Africa » avec une harmonisation des réglementations pour favoriser les investissements », précise l’expert.

Défis à relever

« En plus de l’interconnectivité entre les pays, la numérisation des systèmes douaniers est une priorité », affirme le secrétaire général de la ZLECAF. Un autre défi qui reste à relever est la création du système de règlement et de paiement panafricain (PAPSS). Ce système permettra aux entrepreneurs de mener des échanges commerciaux en utilisant des devises locales, ce qui se traduira par un accès moins coûteux et plus facile aux intrants et aux produits africains. « Actuellement, il y a 42 monnaies en Afrique. Lorsque nous devons acheter des marchandises, le paiement doit passer par un pays tiers en dehors de l’Afrique avant de revenir sur le continent, et cela s’avère coûteux. L’impact de la convertibilité des devises atteint 5 milliards de dollars pour les pays africains », souligne Mene, notant que cela pose également un véritable problème de compétitivité pour les économies africaines. La solution ? « Introduire un outil numérique permettant le règlement des transactions commerciales en Afrique ». Et qu’en est-il du projet de monnaie commune ? « C’est un projet envisagé, mais pour le long terme. Ce n’est pas une tâche facile », reconnaît l’expert.

Par : Mounia Kabiri Kettani

L’OBSERVATEUR

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