Guerre en Ukraine : Un incendie dû à une voiture piégée paralyse le pont de Crimée
Une voiture piégée a déclenché un vaste incendie sur le pont de Crimée, a annoncé samedi 8 octobre le Comité national antiterroriste russe, sans accuser dans l’immédiat l’Ukraine.
Ce pont, construit à grand frais sur ordre de Vladimir Poutine, sert notamment au transport d’équipements militaires de l’armée russe combattant en Ukraine.
« Aujourd’hui à 6h07 sur la partie routière du pont de Crimée (…) a eu lieu l’explosion d’une voiture piégée, qui a entraîné l’incendie de sept citernes ferroviaire qui allait vers la Crimée », a indiqué le comité, cité par les agences russes.
Selon ce Comité antiterroriste, deux voies routières sont endommagées, mais l’arche du pont n’est pas touchée. L’incendie a forcé l’arrêt du trafic par le rail et par la route. Des ferries ont été mis en place pour permettre la traversée, selon les agences russes.
Des images circulant en ligne du pont montrent la voie ferrée en flammes sur des dizaines de mètres et un tronçon routier effondré.
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🔸Vidéo des dégâts sur le pont de Crimée traversant le détroit de Kertch pour rejoindre la Russie. pic.twitter.com/Y5sL7yt0H1
— (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) October 8, 2022
Le porte-parole du Kremlin a indiqué à l’agence Ria Novosti que Vladimir Poutine avait ordonné la formation d’une commission gouvernementale pour établir les faits. Le chef de l’assemblée de Crimée, le parlement régional installé par la Russie, Vladimir Konstantinov a dénoncé une coup « des vandales ukrainiens ».
Si l’Ukraine est à l’origine de l’incendie et de l’explosion sur le pont de Crimée, il s’agirait d’un camouflet pour la Russie qu’une infrastructure aussi cruciale et aussi loin du front puisse être endommagée par les forces ukrainiennes.
La Russie enchaîne les revers militaires depuis le début du mois de septembre, ses troupes étant forcées de reculer aussi bien au nord-est que dans le Sud du pays, notamment la région de Kherson, frontalière de la Crimée, et dont Poutine revendique l’annexion.
Inauguré en 2018, le pont enjambe le détroit de Kertch. Essentiel au transport des personnes et de marchandises vers la péninsule, mais aussi aux troupes déployées en Ukraine, il était devenu le symbole de l’annexion de 2014.
La Russie a toujours affirmé que le pont ne risquait rien en dépit des combats en Ukraine, mais elle a menacé Kiev de représailles si les forces ukrainiennes devaient attaquer cette infrastructure ou d’autres en Crimée.
L’Ukraine n’a fait aucun commentaire, mais le chef du cabinet de la présidence ukrainienne Andriï Iermak a publié sur twitter une emoticon montrant un pont dans des nuages de fumée. « Tout ce qui est illégal doit être détruit, tout ce qui a été volé doit être rendu à l’Ukraine », a commenté sur Twitter Mikhaïlo Podoliak, un autre conseiller du président Volodymyr Zelensky.
Plusieurs explosions ont eu lieu ces derniers mois sur des installations militaires russes dans la péninsule, résultat probablement d’opérations militaires ukrainiennes, comme lorsque la base militaire de Djankoï a été ravagée en août par la déflagration d’un dépôt de munitions, provoquant un exode de touristes de la région.
Les autorités russes ont été toujours très avares en explications concernant Djankoï et d’autres incidents similaires sur des dépôts d’armements ailleurs en Russie mais proche de la frontière ukrainienne.
A Djankoï, la Russie avait reconnu finalement qu’il s’agissait d’un « sabotage », et l’armée russe avait reconnu des semaines plus tard sa responsabilité.
Pont de Crimée. Le moment de l'explosion @KevinRothrock pic.twitter.com/OYKJrwe0ZN
— L'important (@Limportant_fr) October 8, 2022