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Vaccination anti-Covid-19: sans obligation, comment convaincre les récalcitrants?

Vaccination anti-Covid-19: sans obligation, comment convaincre les récalcitrants?

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Alors que la vaccination semble se dérouler dans les meilleures conditions, une partie de la population marocaine reste hésitante. Comment convaincre ces personnes?

Quasiment 23,1 millions de Marocains ont reçu leur première dose de vaccin, et 20,43 millions sont totalement vaccinés. Si la campagne vaccinale démarrée le 28 janvier dernier bat son plein, elle semble s’essouffler ces derniers jours. Depuis le 4 octobre dernier, l’on enregistre une moyenne de 38.500 primo-vaccinés, contre une moyenne allant jusqu’à 300.000 quelques jours auparavant. Comment peut-on inciter les hésitants à se faire vacciner?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit l’hésitation vaccinale comme un «retard dans l’acceptation ou le refus des vaccins malgré la disponibilité des services de vaccination». Dans le cas des vaccins anti-Covid-19, l’hésitation s’explique par de nombreux facteurs: l’incertitude concernant la Covid-19, la rapidité avec laquelle a été conçu le vaccin anti-Covid (moins d’un an contre 5 ans pour le vaccin le plus rapide, celui contre l’Ebola) et l’incertitude sur les vaccins ainsi que leur composition (durée d’immunité, les plateformes de fabrication ADN et ARNm).

S’y a ajoutent le manque de transparence sur les essais de vaccin et les résultats, les fausses informations (rumeurs selon lesquels le vaccin vise à faire baisser la démographie), de même que les influences individuelles, de groupe ou contextuelles (par exemple: dans le nord du Nigeria et au Niger, les dirigeants islamiques ont interprété la vaccination contre la polio comme un moyen de stériliser les musulmans).

La motivation diffère d’une personne à l’autre

Au Maroc, «on ne dispose pas d’une étude précise sur les raisons derrière le refus de certaines personnes de se faire vacciner», confie à Ni9ach21 Mustapha Naji, membre du Comité scientifique et technique national. Celui-ci ajoute: «certes, le vaccin n’est pas obligatoire, mais quand il s’agit de la santé publique, beaucoup de pays comme la France, le Canada, ont pris les mesures nécessaires en vue de préserver la santé de chacun et de tous. Et, d’ailleurs, beaucoup de gens se sont fait vacciner à l’occasion de l’obligation de pass.»

Le virologue fait également remarquer que la motivation à se faire vacciner diffère d’une personne à une autre. «Personnellement, j’ai fait le vaccin, car je pense qu’il me protégera moi, ma famille, mon entourage et toute la collectivité, mais ce n’est pas la motivation de le monde», souligne-t-il. Et de lancer un appel: «Il faut communiquer clairement et savoir exactement qui sont ces catégories pour qu’elles assument leur responsabilité, car ce n’est pas seulement une affaire de conviction personnelle, mais bien un enjeu collectif».

Toutes les solutions sont bonnes pour convaincre

L’hésitation vaccinale ou le refus de se faire vacciner ne concerne pas que le Maroc, mais tous les pays. Peut-être est-il temps pour les autorités de changer leur fusil d’épaule en matière de promotion vaccinale. En France, par exemple, depuis le 9 août dernier, d’après la loi spéciale dite de «gestion de pandémie», un pass vaccinal est obligatoire pour certaines catégories professionnelles (soignants, fonctionnaires, salariés, employés…).

Ce document est aussi exigé pour se rendre dans nombre d’espaces de sociabilité tels que les cafés, restaurants, centres commerciaux, hôpitaux, etc., ainsi que pour voyager. Idem pour les lieux de loisirs et de culture qui rassemblent plus que 50 personnes: salles de concerts et de spectacles, cinémas, festivals, événements sportifs, salles de jeux, casinos, lieux de culte, zoos, etc. Avec ces mesures, l’objectif du gouvernement français est d’inciter les 26,5% des Français qui n’ont pas encore eu leurs deux doses à se faire vacciner.

Aux Etats-Unis, pour se faire vacciner, les citoyens se voient promettre des pizzas, une bourse scolaire, une grande somme d’argent à l’occasion des lotos organisés par certains Etats. En Grèce, des chèques-cadeaux d’une valeur de 150 euros sont offerts aux 18-25 ans. La Serbie, elle, a fait le choix de rémunérer les personnes vaccinées en leur versant 25 euros. En Israël, pour convaincre les jeunes de se faire vacciner, plusieurs bars offrent une bière ou une pizza gratuite après l’injection.

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