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Une majorité gouvernementale à trois partis: enjeux et défis

Une majorité gouvernementale à trois partis: enjeux et défis

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Les résultats du scrutin du 8 septembre ont conduit à l’émergence d’un paysage politique et partisan différent et permis au Maroc d’entamer une nouvelle étape.

Entre sa nomination le 10 septembre par le roi Mohammed VI en tant que chef de gouvernement et l’annonce, ce mercredi, de sa majorité gouvernementale composée uniquement de trois partis, Aziz Akhannouch, président du Rassemblement national des indépendants (RNI), arrivé en tête à l’issue des élections législatives, aura réussi en un temps record à achever une étape importante des consultations pour la formation du nouveau gouvernement, ce qui constitue en soi un exploit à plusieurs dimensions et significations.

Ces significations trouvent leurs explications dans les résultats du scrutin du 8 septembre qui ont conduit à l’émergence d’un paysage politique et partisan différent et permis au Maroc d’entamer une nouvelle étape.

Les résultats de cette échéance électorale ont été, à coup sûr, un facteur déterminant ayant facilité la tâche du chef de gouvernement désigné, notamment en ce qui concerne sa vision inhérente aux alliances partisanes que requiert l’étape actuelle dans le Royaume, surtout après l’arrivée en tête du RNI, suivi du Parti Authenticité et Modernité (PAM) et du Parti de l’Istiqlal (PI).

Ces trois formations disposent ainsi d’une majorité confortable, d’autant plus que la répartition des sièges a permis la mise en place d’une coalition restreinte, en écartant certains partis qui faisaient partie de l’organe exécutif dans les précédents gouvernements comme c’est le cas pour l’Union socialiste des forces populaires (USFP), arrivé 4ème lors de ce scrutin et qui a finalement décidé de rejoindre l’opposition.

Le point de presse tenu, mercredi, par le chef du gouvernement désigné en présence des secrétaires généraux du PAM, Abdellatif Ouahbi, et du PI, Nizar Baraka, a permis d’apporter des éclaircissements sur la méthodologie suivie pour le choix de cette majorité.

Selon ces trois partis, la majorité gouvernementale a été formée dans une courte durée pour relever les défis de la conjoncture actuelle, faire face aux exigences en matière de développement et veiller à être à la hauteur des enjeux de cette étape, marquée par l’impératif d’accélérer la promulgation et l’implémentation du Pacte national pour le développement auquel a appelé le roi, après la présentation du rapport final de la commission spéciale chargée de l’élaboration du Nouveau modèle de développement.

Les attentes et les aspirations des citoyennes et citoyens ont été également mises en évidence, notamment dans le sillage de l’impact économique et social de la pandémie. Ainsi, les trois partis ont veillé à former un gouvernement soudé, solidaire et efficace, dans la perspective de soumettre sa composition à la Haute appréciation du Souverain.

Les trois formations composant la majorité gouvernementale estiment que l’équilibre entre majorité et opposition exige de ne pas concentrer toute la force d’un seul côté et ce, afin de garantir l’efficacité de l’action gouvernementale et parlementaire, de part et d’autre.

Le chef du gouvernement désigné a tenu, dans ce cadre, à souligner que la logique ayant présidé au choix de la majorité gouvernementale est « l’orientation de la volonté populaire », telle qu’exprimée lors du dernier scrutin, ainsi que les nombreux points communs entre ses composantes, la convergence de leurs programmes électoraux, et l’adoption des mêmes priorités sociales et économiques.

Il a, de même, indiqué que la discussion entre les partis formant la majorité gouvernementale « se poursuivra pour l’élaboration d’une proposition concernant la structure et la composition du prochain Exécutif afin de la soumettre à la Haute Attention de SM le Roi pour nommer le gouvernement », notant que l’objectif ultime est de proposer des ministrables compétents, crédibles et intègres, capables d’assumer pleinement leurs responsabilités.

La majorité gouvernementale s’accorde sur la nécessité de former un gouvernement fort et homogène qui pourra répondre aux attentes des citoyens sur les plans économique et social, à travers une forte coordination entre ses composantes sur le plan sectoriel, ainsi qu’au niveau des représentations des partis alliés à l’échelle régionale et locale. Cette coordination étroite conduira à l’élaboration d’un programme gouvernemental de réforme inclusif, qui prend en compte les engagements annoncés dans les programmes électoraux et qui contribue à restaurer la confiance des citoyens dans les institutions et à construire un avenir prospère sur la base des orientations du nouveau modèle de développement.

Les observateurs estiment, dans ce sens, que la nouvelle majorité gouvernementale, qui a adopté une approche différente en annonçant la formation de la majorité avant d’identifier les départements ministériels qui seront gérés par chaque parti, cherche à transmettre un message aux électeurs: son but principal était de répondre à la volonté populaire exprimée lors du scrutin, instaurer un climat de confiance et assurer un consensus autour du programme gouvernemental, partant des engagements que les trois formations avaient détaillé dans leurs programmes électoraux respectifs.

Une fois les consultations politiques achevées, le terrain sera balisé pour la naissance du nouveau gouvernement, à la faveur notamment de la convergence des visions, des orientations et des objectifs des leaders de la coalition gouvernementale, qui était bien palpable lors de l’annonce de la composition de cette majorité gouvernementale.

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