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Le développement d’une agriculture résiliente en Afrique, tributaire de l’adoption de solutions innovantes

Le développement d’une agriculture résiliente en Afrique, tributaire de l’adoption de solutions innovantes

Le développement d’une agriculture résiliente aux changements climatiques en Afrique passe nécessairement par l’adoption de solutions innovantes, ont souligné les participants à une session organisée, mardi à Marrakech, dans le cadre de la Réunion du groupe d’experts de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).

Les intervenants lors de cette plénière axée sur le thème « Un système alimentaire résilient en Afrique du Nord et de l’Ouest », ont préconisé l’augmentation des investissements dans le secteur de l’agriculture pour être en mesure de relever les défis de la sécurité alimentaire dans ces deux sous-régions du Continent.

Intervenant à cette occasion, Abdoulaye Zonon, chargé du programme communautaire de développement (PCD) au sein de la Commission de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a fait savoir que l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest comptent parmi les régions les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire, en raison de leur forte dépendance à l’égard des importations alimentaires.

Le secteur agricole dans ces deux sous-régions de l’Afrique repose sur l’exploitation familiale sur des superficies de petite taille (moins de 5 hectares) utilisant la main d’œuvre, en particulier les femmes (51% des actifs agricoles), a-t-il fait remarquer, déplorant le fait que la valeur ajoutée de cette agriculture soit faible en dépit de la taille de la population agricole.

Dans un exposé sous le thème « Enjeux de la construction d’une agriculture durable en Afrique », il s’est attardé sur certains défis de l’agriculture africaine, dont sa dépendance aux aléas climatiques du fait de la faiblesse de sa technicité, du niveau de crédit, des investissements publics dans le secteur, et de la chaine logistique, outre l’instabilité politique et les conflits.

Pour surmonter ces défis, cet expert a recommandé d’investir massivement dans l’agriculture, les technologies appropriées, et l’organisation des marchés, de promouvoir le partenariat-public-privé, de développer des instruments financiers adaptés au secteur agricole, ainsi que des substituts aux semences importées, et de promouvoir l’intégration régionale économique qui est de nature à créer de la valeur ajoutée pour les produits agricoles africains.

De son côté, le directeur de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), Faouzi Bekkaoui, a souligné la nécessité d’adopter des semences résilientes et adaptées aux changements climatiques, estimant que l’utilisation de semences certifiées au Maroc a grandement contribué à l’amélioration de la productivité céréalière.

Dans un exposé sous le thème « Engrais et sécurité alimentaire en Afrique », cet expert a relevé que l’amélioration de la productivité reste tributaire de l’augmentation de la consommation des fertilisants, qui a très peu progressé en Afrique par rapport aux pays asiatiques, la mécanisation, l’introduction des nouvelles technologies et le recours à l’intelligence artificielle, se disant pour l’adoption de techniques durables de nature à préserver les sols tout en améliorant la productivité du secteur agricole.

Cette première session a été l’occasion pour présenter les faits saillants de la nature multidimensionnelle de la crise alimentaire actuelle et à venir en Afrique du Nord et de l’Ouest.

Initiée par les Bureaux sous-régionaux en Afrique du Nord et de l’Ouest de la CEA, cette réunion de deux jours, vise la formulation de recommandations politiques concrètes et l’élaboration d’actions prioritaires pertinentes pour s’attaquer aux innombrables facteurs entravant le développement durable, en particulier en Afrique du Nord et de l’Ouest.

Placée sous le thème « Résilience aux crises et durabilité du développement en Afrique du Nord et de l’Ouest », cette réunion rassemble des chercheurs en politiques publiques, des experts des États membres et des représentants d’institutions internationales dans les domaines de la sécurité alimentaire et énergétique, finance – Fintech, numérique, agriculture, énergie, PME, entrepreneuriat féminin, gestion des risques, économie de l’environnement et changement climatique.

La réunion du groupe d’experts s’articule autour de 4 sessions, à savoir : « Des systèmes alimentaires et énergétiques résilients en Afrique du Nord et de l’Ouest », « Mettre à profit les possibilités offertes par le dividende démographique et le développement des PME, sur fonds d’insécurité alimentaire et énergétique », « Les échanges commerciaux pour la création de systèmes alimentaires et énergétiques résilients et durables » et « Financement de la transition verte ».

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