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Interview. Réouverture des frontières, usine de vaccins, nouvelles mesures… les précisions de Saïd Afif

Interview. Réouverture des frontières, usine de vaccins, nouvelles mesures… les précisions de Saïd Afif

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Comment la situation sanitaire va-t-elle être gérée par les autorités après la réouverture des frontières? Ni9ach21 a questionné Saïd Afif, médecin et membre du Comité scientifique et technique.

Le Maroc va rouvrir ses frontières aériennes à partir du 7 février 2022, après plus de deux mois de suspension. Une décision du gouvernement qui a fait le bonheur de nombreux voyageurs, marocains comme étrangers, qui se désespéraient de voir les vols au départ et à destination du royaume reprendre. Sur les réseaux sociaux, dans les discussions, au niveau des professionnels, etc., tout le monde est unanime: l’annonce faite jeudi dernier au soir est une véritable bouffée d’air.

Déjà, Royal Air Maroc et d’autres compagnies, dont le nombre continue de grandir, ont déjà annoncé la reprise de leurs vols réguliers de et vers le Maroc, à partir de la date de la réouverture. En attendant, les vols spéciaux au départ du royaume, opérés principalement par RAM, se poursuivent jusqu’au 6 février.

Mais comment va s’organiser cette réouverture des frontières, après tellement de temps de blocage? Peut-on se permettre un relâchement au niveau des précautions? Comment la situation sanitaire va-t-elle être désormais gérée par les autorités? Des questions demeurent, et pour y répondre, Ni9ach21 s’est adressé à Saïd Afif, membre du Comité scientifique et technique.

Ni9ach21: Comment va s’opérer cette réouverture au niveau des autorités?

Saïd Afif: Cette question concerne les autorités de notre état. Mais je pense que ce sera comme dans tous les autres pays. C’est-à-dire qu’il y aura un test PCR négatif de 48 heures, et un pass vaccinal complet. Et à ce dernier propos, notre Comité de vaccination l’a bien fait savoir parmi ses recommandations: la vaccination complète, c’est trois doses, pas deux.

Pourrait-il y avoir de nouvelles mesures?

C’est la situation épidémiologique qui dicte ce qu’il faut faire. Quand il y a eu le variant Omicron, on ne le connaissait pas bien, à part des retours d’expérience de l’Afrique du Sud. Tout le monde était méfiant, et plusieurs pays ont fermé leurs frontières. Et maintenant qu’Omicron est prépondérant chez nous, représentant plus de 95% des cas, c’est-à-dire pareil que dans les autres pays, le Comité a estimé que sur le plan épidémiologique, il n’y avait pas de raison de continuer à fermer les frontières. Notre recommandation a été entendue par l’Etat et l’annonce a suivi.

Des recommandations pour les citoyens?

Les citoyens doivent comprendre que si nous voulons nous en sortir, il faut continuer à respecter les mesures barrières et il faut se faire vacciner, surtout la troisième dose et dans le délai. Parce que nous sommes en retard, avec seulement un peu plus de 4 millions de vaccinés. Et le Pr Lahoucine Barrou, chef du service de réanimation du CHU Ibn Rochd, l’a bien dit: les personnes actuellement en réanimation sont soit non vaccinées, soit elles ont reçu une dose, ou elles ont reçu deux doses mais depuis plus de cinq mois. Egalement, selon une étude faite en Angleterre, on a 98% de chance d’éviter les cas graves de Covid-19 avec un schéma vaccinal complet, soit les trois doses.

A ce niveau, une 4e dose est-elle envisageable?

Aujourd’hui, il faut savoir que la troisième dose nous donne une immunité qui a été calculée et qui est de 11 mois. Donc on verra. Est-ce que la Covid-19 deviendra, plus tard, une maladie saisonnière comme la grippe? On n’en sait rien pour le moment.

Pour finir, un mot sur le projet d’usine de fabrication de vaccins anti-Covid, récemment inauguré par le Roi Mohammed VI?

La pandémie a montré qu’il faut une autonomie au niveau des médicaments. Et c’est ce qui a sauvé le Maroc, car nous fabriquons localement l’hydroxychloroquine, l’azithromycine, le paracétamol, la vitamine C, le zinc et même les masques. Tout cela a permis que nous n’ayons pas de problème. Et nous avons fait face à la pandémie avec moins de dégâts comparés aux autres pays.

Maintenant, on voit que le volet vaccin est aussi important. Alors, cette usine, qui va positionner le Maroc en tant que leader en Afrique, va nous permettre d’être, d’une part, indépendants au niveau des vaccins et des médicaments biotech (cancer, biosimilaires, anticorps…) et, d’autre part, d’exporter vers les pays africains frères. En effet, l’Afrique doit savoir qu’elle doit compter sur elle-même. Il faut qu’on s’entraide et qu’on développe mutuellement nos capacités. Nous avons en avons les ressources, nous devons donc nous prendre en main et travailler. Et c’est ce qui va faire bouger notre continent.

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