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Interview. Pourquoi certains ministères ont-ils changé de dénomination?

Interview. Pourquoi certains ministères ont-ils changé de dénomination?

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Après la nomination du nouveau gouvernement, le 7 octobre dernier, de nombreux changements ont été notés au niveau des noms des ministères et de leurs périmètres d’action. Explications.

En politique, les symboles précèdent les actes. De même que l’opinion publique était intéressée par les noms des membres du nouveau gouvernement, elle était intriguée par les noms des ministères. De nouveaux départements ministériels ont, en effet, été créés pour la première fois, tandis que d’autres ont été fusionnés ou, simplement, supprimés. Interrogé par Ni9ach21, le politologue Adnan Debbarh nous explique le sens et l’intention derrière ces changements.

Ni9ach21: Plusieurs ministères ont changé de dénomination. Comment expliquez-vous ces changements?

Adnan Debbarh: Chaque gouvernement a un plan d’action, un référentiel, un projet qu’il veut appliquer. Les ministères répondent dans leur architecture à ce plan d’action ou à ce programme. Il se trouve que le nouveau gouvernement veut mener un vaste programme de réforme et veut introduire une certaine cohérence dans la gestion des secteurs économiques. C’est pour cela qu’il a procédé à une révision de l’architecture gouvernementale dans le souci de faire émerger des pôles et introduire une harmonie dans les attributions des ministères.

Ce changement signifie-il que le nouveau gouvernement a de nouvelles priorités?

Certainement. Ce gouvernement a de nouvelles priorités qu’il a déclarées dans le programme gouvernemental présenté devant le Parlement. C’est un gouvernement qui a des priorités sociales et cela ressort au niveau du ministère de l’Education nationale et des sports, du ministère de la Santé et de la protection sociale, ainsi que du ministère de l’Emploi de l’inclusion économique, des compétences et de la petite entreprise. Ce dernier changement, en particulier, démontre clairement la nécessité d’aborder l’emploi dans une perspective économique.

On dénote aussi une cohérence dans les attributions d’autres ministères. Par exemple, le ministère du Tourisme s’occupe, bien sûr, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire. Ce sont des départements similaires, qui ont les mêmes objectifs et qui peuvent dégager entre eux des synergies.

Je pense que c’est une bonne chose que l’actuelle architecture fasse ressortir les priorités de ce gouvernement en introduisant une harmonie entre les différents départements ministériels. Je loue surtout la rapidité avec laquelle les compétences ont été distribuées entre les différents ministères. Cela permettra de se mettre rapidement à l’œuvre et d’éviter les blocages qu’ont connus d’autres Exécutifs, suite à des arbitrages concernant le conflit d’attribution des compétences.

Cette nouvelle architecture peut-elle être vue comme une sorte de jugement sur le gouvernement sortant?

De toute façon, chaque gouvernement est censé avoir un programme qu’il décline au niveau des orientations et de l’architecture gouvernementale. L’actuel gouvernement a un programme qui s’inspire largement des discours royaux, du Nouveau modèle de développement et des programmes des trois partis politiques formant sa majorité. Ce programme a été décliné au niveau de la structure gouvernementale à travers des départements ministériels qui peuvent mener à bon port ses objectifs.

Que dire du ministère de l’Industrie, du commerce, et de l’économie verte et numérique, qui a été scindé en ministère de l’Industrie et du commerce, ministère de la Transition énergétique et du développement durable, et ministère délégué en charge de la Transition numérique et de la réforme de l’administration?

Le ministère du Commerce et de l’industrie s’est vu enlever des attributions, mais c’est pour que ce département s’occupe des politiques sectorielles qui sont les siennes. C’est un chantier qui n’est pas du tout délaissé par le gouvernement et qui se développera encore. Quant au ministère délégué de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, il concerne un chantier important pour tout pays qui se veut émergent. Enfin, la création d’un ministère de la Transition énergétique montre que maintenant, on a une idée claire de l’importance de ce dossier.

Y a-t-il des risques de chevauchement d’attributions?

Le gouvernement a procédé à la répartition des attributions de chaque ministère. Une fois la répartition tranchée, je pense que le risque de chevauchement n’est pas à l’ordre du jour puisque les attributions ont été établies et fixées pour chacun. Ce qui reste maintenant à faire, c’est d’attribuer à chaque ministère son budget et ses moyens d’action.

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