Le maintien de la fermeture des frontières maritimes marocaines pour les passagers, contrairement à celles aériennes, est-il justifié? Réponse avec un expert.
Alors que les vols de passagers de et vers le Maroc ont repris le 7 février dernier, le transport de passagers par voie maritime demeure suspendu. Notons que cette suspension ne concerne que les trafics de passagers tandis que les flux de marchandises se poursuivent.
Evidemment, le maintien de la fermeture des frontières maritimes du Maroc est mal vécu par beaucoup. Samedi dernier, une centaine de Marocains ont même manifesté devant le consulat du royaume en Murcie (Espagne) pour exiger leur réouverture, vu la cherté des billets d’avions.
Et qui dit perte de passagers dit pertes économiques. «En deux ans, nous avons perdu dix millions de passagers, affectant négativement les résultats de l’Autorité portuaire et des entreprises opérant dans le secteur», a récemment déploré Alvaro Rodriguez Dapena, président des ports publics de l’Espagne. Le responsable a ajouté que «des efforts diplomatiques» sont en cours pour le rétablissement des lignes maritimes entre les deux pays «cette année».
Après l’annonce de la réouverture du ciel marocain, beaucoup s’attendaient à une annonce similaire concernant les mers. Mais ils ont dû se contenter d’une annonce qui n’en était pas: «La décision de suspendre le transport de passagers par voie maritime depuis et vers tous les ports marocains est prolongée jusqu’au 6 février 2022 à 23h59», disait un communiqué du ministère du Transport et de la logistique.
Depuis, toujours rien. Et malgré les plaintes et les interrogations, les frontières maritimes nationales restent fermées. Pourquoi le gouvernement maintient-il la suspension? «La fermeture des frontières a pour but d’arrêter la propagation du virus venant de l’extérieur. Mais maintenant, la transmission du virus peut se faire par tous types de voie. Ce n’est pas justifié de dire qu’on maintient uniquement la fermeture des frontières maritimes», confie à Ni9ach21 Mustapha Ennaji, directeur du laboratoire de virologie à l’Université Hassan II de Casablanca et membre du Comité technique et scientifique.
Pour l’expert, les frontières maritimes du Maroc doivent être ouvertes, à l’instar de celles aériennes, «surtout maintenant avec l’amélioration de la situation épidémiologique». En effet, «scientifiquement, rien n’empêche d’ouvrir les frontières maritimes, à l’instar des frontières terrestres et aériennes. Il faut juste adopter les mesures sanitaires, se faire vacciner et insister sur ce fait», insiste-t-il.
