La note de la conjoncture de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) pour le mois de novembre 2022 vient d’être rendue publique. Elle revient sur les tendances sectorielles et la conjoncture internationale. Voici ce qu’il faut retenir en six points clés.
Chaque mois la DEPF revient sur la conjoncture économique mondiale sur laquelle se dessine la situation économique nationale. De l’environnement international au financement de l’économie nationale, voici 6 points à retenir de la note de la DEPF.
Conjoncture internationale
En terme d’environnement international, la note de conjoncture indique que pour l’économie mondiale , il y a signes d’essoufflement de la croissance de l’économie mondiale, freinée par une inflation persistante et des conditions financières plus strictes, dans un contexte de fortes incertitudes.
Cependant, pour la Zone euro, il y a des perspectives de croissance morose (0,3% en 2023 après 3,2% en 2022, selon la Commission européenne).
Quand à l’Euro, il est en hausse de 8,4% face au Dollar( 1euro= 1,04 dollar le 18 novembre), et ce, depuis son creux du 28 septembre.
Le Pétrole est en baisse de 31% depuis son pic de juin, à 88 dollars pour le baril du Brent le 18 novembre.
Tendances sectorielles
La DEPF indique que pour le secteur primaire, de nombreuses mesures incitatives visant le bon déroulement de la campagne agricole 2022-2023 ont été mises en place. La note de conjoncture souligne la dynamique favorable des exportations du secteur agricole et agro-alimentaire (+20,8% à fin septembre). Aussi, le redressement de l’activité de la pêche côtière et artisanale (+25,9% en volume à fin septembre).
S’intéressant au secteur secondaire, la DEPF note une évolution contrastée comme en attestent la poursuite d’une évolution positive au niveau du secteur de l’énergie électrique (production : +2,2% ; ventes de l’énergie de « THT-HT-MT » : +5,8% à fin septembre), la reprise du secteur manufacturier à partir du T2-2022 et le repli au niveau des secteurs extractif (production phosphate : -16,1% à fin septembre) et du BTP (ventes de ciment : -9,2% à fin octobre).
Pour le secteur tertiaire, la note indique un redressement significatif de l’activité des secteurs du tourisme (arrivées : taux de récupération de 93% entre juin et septembre 2022) et du transport, soutenu par les différentes mesures de relance mises en œuvre par le Gouvernement. Le secteur des télécommunications maintient sa performance positive (parcs mobile : +5% et internet : +8% à fin septembre).
Ménages et entreprises
Pour la DEPF, la consommation des ménages affiche une évolution positive d’indicateurs de revenus, tels les crédits à la consommation (+3,2% à fin septembre). Même constat pour les transferts des MRE (+11,6% à fin septembre) et les créations d’emplois rémunérés (+152.000 au T3-2022).
La note souligne également le maintien de l’effort de l’investissement comme en atteste l’évolution favorable des importations des biens d’équipement et des demi-produits (respectivement +19,4% et +51,1% à fin septembre) et des recettes des IDE (+35,9% à fin septembre), ainsi que de l’investissement du Budget Général de l’État (+12,3% à fin octobre).
Échanges extérieurs
Concernant les échanges extérieurs, la DEPF note un creusement du déficit commercial de 53,3% et عى repli du taux de couverture de 2,6 points à fin septembre, suite à un accroissement des importations (+43,8%) plus important que celui des exportations (+37,4%).
La note indique également une hausse des exportations de l’ensemble des secteurs, particulièrement, les secteurs des phosphates et dérivés (+66,6%), de l’automobile (+34,9%), de l’agriculture et agroalimentaire (+20,8%) et de textile et cuir (+26,7%).
Enfin, s’agissant des importations, la note relève une hausse de l’ensemble des groupes de produits, notamment, les produits énergétiques (+121%), les demi-produits (+51,1%), les produits alimentaires (+52,5%), les biens d’équipement (+19,4%) et les produits bruts (+63,3%).
Finances publiques
La note de la DEPF indique un allégement du déficit budgétaire de 40,3%, atteignant 30,5 milliards de dirhams à fin octobre 2022, suite notamment à une hausse des recettes (+23,4% ou +47,1 milliards de dirhams) plus importante que celle des dépenses globales (+10,5% ou +26,5 milliards de dirhams).
Financement de l’économie
Une amélioration du taux de progression des crédits bancaires à +5,5% à fin septembre 2022 après +4,2% un an auparavant, a été souligné par la DEPF. Elle s’explique particulièrement par l’accélération de la croissance des crédits au secteur non financier (+5,6% après +4,1% l’année précédente) puis aux crédits au secteur financier qui se sont accrus de 4,7%, après +4,4% l’année dernière.
La DEPF note aussi une accentuation de la baisse des indicateurs de la Bourse de Casablanca à fin octobre 2022, notamment, les indices MASI et MSI 20 (-19% et -20,4% respectivement par rapport à fin décembre 2021) et la capitalisation boursière (-18,6% à 562,4 milliards de dirhams).
