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Deloitte: sur quels secteurs le Maroc doit-il parier pour s’en sortir?

Deloitte: sur quels secteurs le Maroc doit-il parier pour s’en sortir?

2020 et 2021 n’ont pas été de tout repos pour les Etats et leurs citoyens, surtout sur le plan économique. Mais là où d’autres ne voient qu’une crise, le Maroc a une opportunité à saisir pour mieux se positionner.

Dans une étude intitulée «Le Maroc, de la résilience à l’émergence?», publiée ce jeudi 5 août, le cabinet Deloitte revient en substance sur le positionnement du Maroc en 2020-2021, dans le contexte de la crise financière engendrée par la pandémie de Covid-19. Le document est riche en conseils, rappelant que la digitalisation est une arme et un bouclier face à la crise, en plus d’accélérer considérablement la transformation d’un pays.

Le Maroc a d’ailleurs toute sa place dans un développement international. Stratégiquement situé entre le vieux continent et à l’entrée de l’Afrique, il pourra participer aux grands programmes de recherche et de développement transeuropéens. Ceux-ci concernent notamment l’hydrogène propre, les batteries électriques, et l’économie circulaire dans sa globalité, à commencer par le recyclage. Et sur ce terrain, le Maroc est déjà bien établi, à travers divers programmes, tels que le Programme national d’assainissement liquide (PNA), le Programme national de valorisation des déchets (PNVD) ou encore le Programme national des déchets ménagers (PNDM). Une première évaluation, réalisée en 2015, avait justement révélé d’importants potentiels pour le pays, notamment au niveau des déchets.

Par ailleurs, la rupture des chaînes d’approvisionnement a renforcé la volonté du pays d’adopter ce type d’économie, mais pas que. Selon l’étude de Deloitte, le Maroc pourrait en effet parier sur de nombreux secteurs.

Aéronautique

Un secteur fortement capitalistique et essentiellement tourné vers l’export. Au Maroc, l’aéronautique tourne autour de quelques importants acteurs tels que Boeing, Airbus, Bombardier, AVIC, Embraer… «La présence de ces grands donneurs d’ordre permet d’attirer des fournisseurs de rang 1, 2 et 3 qui ont besoin de sécuriser un carnet de commandes pérennes afin de justifier une implantation locale. En sus de l’accès à un pool de main-d’œuvre qualifiée, des subventions publiques ciblées sur l’accès au foncier et l’investissement dans les équipements permettent de hisser l’attractivité de l’écosystème local», détaille l’étude.

Textile, habillement et cuir

S’il y a bien un secteur qui a su remodéliser rapidement sa stratégie, c’est bien celui-ci. Passer des vêtements, pour ne citer que cette activité, à la fabrication de masques, rares sont ceux qui ont réussi ce revirement industriel. Toutefois, il reste des défis importants à relever, selon Deloitte. A commencer par la consolidation des capacités de production, de l’investissement dans l’innovation et dans l’absorption des nouvelles technologies, de l’élargissement de l’offre de capital humain, tout en insistant sur les principes d’économie circulaire et de neutralité carbone.

Industrie pharmaceutique

Il s’agit d’un secteur qui se consolidera avec la fabrication du vaccin Sinopharm au Maroc, permettant ainsi, l’ouverture d’un marché propre sur l’ensemble de l’Afrique francophone, pour commencer. Selon l’étude de Deloitte, l’industrie pharmaceutique a été évaluée à plus de 15 milliards de dirhams en 2018, représentant 1,5% du PIB du Maroc. La production locale assure plus de 50% des besoins du pays et génère près de 55.000 emplois directs et indirects. En outre, 1/6 de la production nationale est exportée.

Logistique

Un secteur sans lequel le développement d’un pays ne saurait se faire. Le secteur logistique est en pleine expansion grâce, notamment, à une structuration du marché de la logistique et du transport, avec la réduction progressive du tissu informel.

Formation professionnelle

Afin de soutenir l’investissement industriel et l’introduction d’un nouveau régime fiscal pour les zones d’accélération industrielle, par la Loi de Finances 2020, le Maroc devrait mettre l’accent sur la formation professionnelle. A ce propos, l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) a lancé un projet d’envergure pour la promotion de la formation professionnelle. «Il s’agit de la construction de 12 cités des métiers et des compétences à l’horizon 2023-2024 avec une enveloppe de l’ordre de 3,4 milliards de dirhams», rappelle le document.

L’étude revient également sur un certain nombre de clusters multi-sectoriels qui sauraient faire briller la qualité marocaine à l’international, via l’export. Le cabinet Deloitte parie notamment sur la chimie de spécialité, qui regroupe les produits pharmaceutiques, les laques et peintures, les parfums et cosmétiques, les produits et composants électroniques comme les circuits intégrés, ou les appareils électroniques, les produits textiles 2.0 (fibres synthétiques), l’habillement et ameublement, les produits d’hygiène corporelle, les produits métalliques, et les pièces mécaniques (robinetterie, quincaillerie…).

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