On ne peut pas illusionner le peuple d’une nation multimillénaire… Les Marocains aiment les gens sincères et honnêtes et ont horreur des baratineurs… Ils aiment regarder vers l’horizon et y voir de la lumière. Ils n’aiment pas les discours ténébreux…
Les Marocains ont voté. Ils l’ont fait avec un taux de participation impressionnant, si l’on tient en compte qu’il a eu lieu en pleine crise de Covid. Les Marocains ont choisi de rétablir une situation normale, une situation logique et qui correspond aux proportions réelles de la diversité marocaine…
Une première lecture des résultats du scrutin législatif montre qu’il y a dix leçons à tirer:
1- Ne jamais sous-estimer l’intelligence collective marocaine. Comme je l’ai écrit et souligné à maintes reprises, on ne peut pas illusionner le peuple d’une nation multimillénaire. Le Marocain peut croire en la bonne foi de quelqu’un, lui accorder sa confiance une fois, lui donner une deuxième chance de prouver sa sincérité, mais il n’est pas naïf.
2- Le Marocain est sensible, émotif, respectueux, généreux, mais il peut bien sanctionner très sévèrement quand il le faut.
3- Les Marocains n’aiment pas les populistes et ne sont pas dupés par le discours populiste. La preuve: l’Istiqlal serein et paisible de Nizar Baraka était à quelques doigts de remporter le double du nombre des sièges parlementaires obtenus par l’Istiqlal de Hamid Chabat.
4- Les Marocains aiment les gens sincères et honnêtes et ont horreur des baratineurs. Aziz Akhannouch a mené une campagne basée sur l’honnêteté et la sincérité. Les Marocains ont senti cette sincérité et lui ont accordé leur confiance.
5- Les Marocains ont horreur du discours de la peur. «Votez pour moi ou vous allez vers la dérive» ne marche pas. Les Marocains adorent le discours de l’espoir et de l’optimisme. Ils aiment regarder vers l’horizon et y voir de la lumière. Ils n’aiment pas les discours ténébreux.
6- Le RNI, en partant de réalisations palpables (les énormes avancées dans les secteurs de l’agriculture et de l’industrie, entre autres), a su expliquer aux Marocains que le chemin qui mène vers la prospérité passe par le travail sérieux et non pas par les discours fallacieux.
7- Le résultat du scrutin du 8 septembre a montré que les Marocains ne veulent plus de la politique de la «gandoura» froissée et des sandales usées mais veulent des dirigeants cravatés et qui bossent pour faire avancer leur pays sur le chemin de la modernité.
8- Les Marocains adorent leur pays et savent faire prévaloir l’intérêt de la Nation sur tout autre intérêt. C’est leur point fort. Le PJD leur a fait croire, à un certain moment, que son arrivée au pouvoir était vitale pour le pays. Ils l’ont cru et lui ont accordé leur confiance par amour à la patrie. Quand il a démontré qu’il était plutôt un frein au développement, ils l’ont chassé, toujours par amour à la patrie.
9- Le monde a changé, la jeunesse a évolué, la démagogie primitive ne marche plus avec des jeunes branchés et qui vivent au temps du tout-numérique.
10- Leçon particulière à l’adresse de celui qui s’était toujours autoproclamé «Imam» de la communication politique au Maroc: la veille du scrutin, M. Benkirane, tu as démontré que tu n’étais pas à la hauteur de la réputation que tu t’étais créée. Ton excès de confiance t’a poussé à orienter les quelques électeurs qui ne savaient pas encore comment sanctionner ton parti vers le meilleur vote-sanction qui soit, celui qui vous fera le plus mal. Tu leur as dit: «Votez pour Aziz Akhannouch». Un suicide communicationnel grave.
Le Maroc tourne la page. Le Maroc regarde vers le futur. Le Maroc s’apprête à mettre en œuvre son nouveau modèle de développement. Le Maroc s’apprête, sous la direction de son Roi assisté d’un gouvernement sérieux, à franchir le dernier bout de chemin qui lui reste vers la place qu’il mérite aux côtés des pays développés. Tous au travail! Pas une seconde à perdre.
