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Rabat: Coopération maroco-espagnole dans le domaine de la migration

Rabat: Coopération maroco-espagnole dans le domaine de la migration

La coopération maroco-espagnole en matière d’immigration est un exemple à suivre aux niveaux régional et international, qu’il s’agisse de la lutte contre la migration irrégulière, de l’intégration des Marocains résidant en Espagne ou de la coordination, de la concertation et de l’échange d’expertises et d’expériences dans le domaine des politiques migratoires.

Cette coopération traduit l’engagement résolu de l’Espagne et du Maroc à gérer conjointement les différents aspects de ce phénomène à caractère stratégique pour les deux pays voisins, qui partagent des défis liés à la gestion des flux migratoires importants dans la région méditerranéenne.

Ce nouvel élan dans les relations bilatérales, boosté notamment après la visite du Président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez au Maroc, à l’invitation de SM le Roi Mohammed VI, qui a été l’occasion de souligner la nécessité d’élaborer une feuille de route durable et ambitieuse pour construire une relation sur des fondements plus solides, est de nature à donner une impulsion forte à la coopération bilatérale dans ce domaine, qui constitue depuis longtemps un axe stratégique de collaboration entre les deux pays.

Dans le cadre de la mise en oeuvre de cette feuille de route, le Groupe migratoire mixte permanent maroco-espagnol s’est réuni, vendredi à Rabat, sous la présidence de Khalid Zerouali, Wali directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l’intérieur et de Jesus Perea Cortijo, secrétaire d’Etat des Migrations, en présence de Rafael Pérez Ruiz, secrétaire d’Etat à la Sécurité, et d’Angeles Moreno Bau, secrétaire d’Etat aux Affaires extérieures et mondiales.

Lors des discussions qui ont abordé le partenariat migratoire dans sa globalité, les deux parties se sont félicitées de « la reprise de leurs réunions migratoires qui ont toujours consacré la confiance et la responsabilité partagée », souligne un communiqué conjoint rendu public à l’issue de cette rencontre.

Ainsi, ajoute le document, en termes de coopération opérationnelle, la partie espagnole a exprimé ses remerciements aux autorités marocaines pour « les efforts d’envergure » déployés en matière de lutte contre la migration illégale avec « des résultats tangibles ».

Face aux défis partagés induits par l’action des réseaux de trafic des migrants et l’environnement régional instable, les deux parties ont décidé de renforcer leurs mécanismes de coordination et d’échange d’informations, à travers notamment la rénovation des modalités de travail commun au niveau des Centres de coopération policière, des officiers de liaison et des patrouilles mixtes.

En matière de lutte contre les réseaux criminels de trafic de migrants au niveau des routes Atlantique et Méditerranée occidentale, le retour constitue également « un instrument de dissuasion essentiel », ont noté les deux parties, exprimant leur volonté de continuer à apporter « des réponses agiles et flexibles » aux défis qui sous-tendent ce domaine.

A cet égard, l’universitaire Mohamed Bouden a indiqué que les réunions maroco-espagnoles sur la question migratoire auront sans nul doute un impact positif sur les relations bilatérales, notamment après les entretiens, en avril dernier, entre SM le Roi Mohammed VI et le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez.

Dans une déclaration à la MAP, il a relevé que la réunion de ce vendredi mettra en avant les résultats tangibles de la coopération maroco-espagnole depuis plusieurs années dans ce domaine, ajoutant que cette nouvelle étape permettra de renforcer le lien entre migration et développement et d’être en phase avec la tendance internationale en matière de migration et mobilité, conformément au pacte de Marrakech.

Le Maroc et l’Espagne sont profondément conscients des défis communs et de la nécessité de les relever d’une manière globale et équilibrée, en prenant en considération les dimensions socio-économiques et de développement.

Le renforcement de la coopération bilatérale en matière de migration sera encore plus tangible dans le cadre du processus de Rabat 2022-2023, a-t-il dit, insistant sur l’importance de la coordination entre les pays d’origine, de transit et d’accueil et d’analyser les dynamiques migratoires selon une approche humaine et pragmatique intégrée, tout en cherchant des solutions durables à même de tirer profit de la migration et faire face à ses dangers dans le cadre de la coopération singulière entre les deux pays, d’autant plus que l’Espagne est convaincue du rôle crucial du Maroc en matière de migration.

Pour sa part, l’universitaire Abdelfettah Naoum a affirmé que la question migratoire revêt une importance capitale pour l’UE, en général, et l’Espagne en particulier, étant donné que ce pays ibérique est la porte d’entrée depuis le continent africain, alors que le Maroc est la plateforme d’accès de l’Afrique dans son ensemble à l’Europe.

Il a aussi estimé que l’importance de la coopération maroco-espagnole en matière de migration s’explique par le rôle majeur joué par le Royaume, qui est passé d’un pays de transit à celui d’accueil pour les migrants subsahariens, à la faveur d’une vision globale et intégrée qui prend en considération les dimensions humaines et socio-économiques.

Pour Reda El Fellah, professeur à l’université Ibn Zohr à Agadir, la coopération maroco-espagnole en matière de migration se caractérise par un degré élevé de coordination dans le cadre de groupes mixtes permanents.

Au-delà de l’approche sécuritaire, le Maroc prend en compte les aspects liés aux droits des migrants et au développement des pays d’origine, a-t-il souligné.

Et M. El Fellah de poursuivre que la migration est l’un des principaux domaines de coopération bilatérale, eu égard à la position géographique des deux pays en tant que passerelles entre l’Afrique et l’Europe, notant que le Maroc s’attache à un traitement global de la migration, tout en rappelant à qu’il refuse de jouer le rôle de gendarme de l’Europe.

A cet égard, les deux pays peuvent mettre en place des politiques intégrées en partant d’un diagnostic bien précis des causes de ce phénomène, a-t-il dit.

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