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Maroc-France: des députés français appellent à « sortir » de la crise des visas

Maroc-France: des députés français appellent à « sortir » de la crise des visas

Une délégation de parlementaires français a appelé ce dimanche 06 novembre à Rabat à «sortir» de la crise des visas qui empoisonne les relations franco-marocaines depuis plus d’un an.

«Il faut trouver des solutions pour sortir de cette situation assez rapidement», a plaidé le vice-président du Sénat, Vincent Delahaye. «Il faut essayer de trouver des voies de sortie qui soient acceptables par tous», a ajouté le sénateur de l’Essonne (banlieue parisienne) lors d’une visite de parlementaires organisée par le cercle d’amitié franco-marocain Eugène Delacroix (CED).

Visas : la pomme de discorde entre le Maroc et la France

En septembre 2021, Paris avait décidé de réduire de 50% le nombre de visas accordés à l’Algérie et au Maroc pour mettre la pression sur des gouvernements jugés trop peu coopératifs dans la réadmission de leurs ressortissants expulsés de France.

Ce durcissement a déclenché des vagues d’indignation sur les réseaux sociaux et des articles acrimonieux dans les médias au Maroc, et jeté un froid dans les relations entre Rabat et Paris. « Il faut déconnecter la question des visas de celle des OQTF », a estimé Michel Dagbert, sénateur du Pas-de-Calais, qui a par ailleurs souhaité « un pas dans la bonne direction par le Maroc ». Les appels se multiplient, côté marocain et français, pour mettre fin à cette « guerre des visas ».

Le Sahara, autre point de tension

La crise des visas n’est pas la seule pomme de discorde entre Rabat et Paris. La France est jugée trop attentiste sur la question du Sahara « cause nationale » du Maroc– et sa nouvelle lune de miel avec l’Algérie, rivale régionale, concrétisée notamment avec la visite du président français Emmanuel Macron à Alger en août, a fait grincer des dents.

Le roi Mohammed VI a pressé en août les pays partenaires du Maroc, au premier rang desquels la France, de prendre position « sans équivoque » en faveur de la « marocanité » du territoire disputé. « Il faut que la France prenne position rapidement » sur cette question, a souhaité la délégation parlementaire française. « C’est au chef de l’Etat de décider. C’est un pas que Macron devrait faire », a-t-elle argué.

Un entretien entre Macron et Mohammed VI

Les canaux de communication ne sont toutefois pas rompus, dans l’attente de la nomination de nouveaux ambassadeurs dans les deux capitales. À Rabat, Hélène Le Gal a quitté ses fonctions à la mi-septembre, presque trois ans après sa nomination. Tandis qu’à Paris, le départ de Mohamed Benchaâboun, nommé pour prendre la direction du fonds Mohammed VI pour l’investissement tout juste un an après son arrivée, a été perçue comme symboliquement lourde de sens dans ce contexte de tensions persistantes.

Selon plusieurs sources, Emmanuel Macron et le roi Mohammed VI ont eu un entretien téléphonique le 1er novembre en vue d’une visite d’État du président français, prévue de longue date, d’ici à la fin de l’année ou au début de 2023. L’échange n’a été ni confirmé ni démenti officiellement.

 

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