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Lutte contre le viol: la websérie marocaine «#TaAnaMeToo» primée à Montréal

Lutte contre le viol: la websérie marocaine «#TaAnaMeToo» primée à Montréal

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Lancée le 8 mars dernier par Jawjab, «#TaAnaMeToo» a remporté le prix de la meilleure web-série d’animation au Montreal Digital Web Fest.

Mettre fin à une «omerta» qui n’a que trop duré. Tel est l’objectif visé par «#TaAnaMeToo». Lancée le 8 mars dernier, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, la websérie veut briser le silence et les tabous autour des violences, notamment sexuelles, envers les femmes.

#TaAnaMeToo regroupe des témoignages de femmes marocaines victimes de viol. Des personnes qui n’arrivent toujours pas en parler ni à porter plainte, le plus souvent par méfiance des regards de la famille et de la société. Selon une enquête de 2019, 30% des Marocaines violentées auraient subi un viol, et seulement 6,6% parmi elles ont porté plainte.

Une «omerta» s’est installée chez ces victimes mais également au sein de leurs familles. On trouve souvent des cas où, comme dans le 2e épisode de #TaAnaMeToo, une mère qui défend son fils violeur au lieu de sa fille victime de ce dernier. C’est pour cela que les victimes de viols ont peur d’emprunter la voix de la justice. Car ce fléau est toujours considéré comme «hchouma».

L’article 490 du Code pénal marocain n’arrange pas les choses: en cas de plainte et par manque de preuves de viol, les victimes peuvent se retrouvées condamnées pour relations sexuelles hors-mariage. L’article stipule que «sont punies de l’emprisonnement d’un mois à un an, toutes personnes de sexe différent qui, n’étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles». Une modification des lois s’impose.

C’est donc dans cette optique que Jawjab mène son combat. #TaAnaMeToo n’est pas la seule web-série du studio créatif qui défend cette cause depuis quelques années déjà. Et ce mouvement doit grandir. La vraie «hchouma» n’est pas d’être victime de viol. La vraie «hchouma», c’est le fait de défendre les violeurs, de se taire et d’accepter cette réalité.

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