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Le Soudan et Israël sur la voie de la normalisation de leurs relations

Le Soudan et Israël sur la voie de la normalisation de leurs relations

Après les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, le Soudan. A son retour d’une visite officielle à Khartoum, la première pour un chef de la diplomatie israélienne, Eli Cohen, le ministre des affaires étrangères israélien, a déclaré, jeudi 2 février, s’être « mis d’accord » avec le Soudan « pour signer un traité de paix ».

La signature « devrait avoir lieu après le transfert du pouvoir au Soudan à un gouvernement civil qui sera établi dans le cadre du processus de transition en cours dans le pays », a spécifié le ministre.

Après la chute, en 2019, du dictateur Omar Al-Bachir, civils et militaires se sont partagé le pouvoir au Soudan jusqu’au 25 octobre 2021, date à laquelle le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane a pris le pouvoir à la suite d’un coup d’Etat.

La transition démocratique est, depuis ce jour, interrompue, le dialogue politique est dans l’impasse, et la répression exercée par les forces de l’ordre a tué plus de 120 militants opposés au putsch. Cohen a rencontré dans la capitale soudanaise le général, chef de facto du pays depuis le putsch, et le ministre nommé par ce dernier à la tête de la diplomatie, Ali Al-Sidiq.

En janvier 2021, le Soudan avait exprimé son adhésion aux accords d’Abraham, conclus en 2020 sous l’égide du président américain Donald Trump, par lesquels trois autres Etats arabes ont reconnu Israël, alors que civils et militaires se partageaient encore le pouvoir au Soudan. Le pays avait ainsi rompu avec la position inflexible d’Omar Al-Bachir, grand ennemi de l’Etat hébreu et longtemps proche du mouvement palestinien Hamas.

Avec ces accords, Khartoum, au ban de la communauté internationale durant un long embargo sous Bachir, avait obtenu une aide financière des Etats-Unis, quelques semaines après son retrait de la liste américaine des Etats accusés de financer le terrorisme.

Contrairement aux Emirats arabes unis, à Bahreïn et au Maroc, le Soudan n’a toutefois pas fait suivre l’accord jusqu’ici de mesures concrètes pour approfondir les liens. Et la ratification formelle par des institutions élues n’a toujours pas eu lieu, le pays nageant en plein marasme politique. « La signature d’un accord de paix servira les deux pays, elle renforcera la sécurité nationale d’Israël, la stabilité régionale et contribuera à l’économie », a ajouté Eli Cohen.

Selon le conseil de souveraineté soudanais, présidé par Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, ce dernier et Cohen ont discuté des « moyens d’établir des relations fructueuses » et des « projets possibles de coopération » dans des domaines aussi variés que la sécurité, l’agriculture, l’énergie, la santé, l’eau et l’éducation.

« Israël œuvrera après la signature [du traité de paix] pour aider les efforts de développement du Soudan dans les domaines de l’agriculture, de l’eau, de la médecine, a confirmé M. Cohen. La signature d’un accord de paix servira les deux pays, elle renforcera la sécurité nationale d’Israël, la stabilité régionale et contribuera à l’économie. Nous mettons un terme à soixante-quinze ans d’hostilité avec Israël. »

Le Tchad a inauguré jeudi une ambassade en Israël, quatre ans après la reprise des relations diplomatiques entre les deux Etats. Benyamin Nétanyahou, qui a participé à l’inauguration de l’ambassade à Ramat Gan près de Tel-Aviv, avec le président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, a salué « un moment historique », d’après son bureau.

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