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Le PLF-2022, positif mais insuffisant selon l’Alliance des économistes istiqlaliens

Le PLF-2022, positif mais insuffisant selon l’Alliance des économistes istiqlaliens

Bien que leur parti appartienne à la majorité gouvernementale, l’Alliance des économistes istiqlaliens (AEI) relève nombre d’insuffisances concernant le projet de Loi de finances 2022. Les voici.

Dans un communiqué, l’AEI relève que le PLF a largement misé sur la relance économique par la demande intérieure, exprimée par les salaires publics, les revenus distribués, les chantiers prévus et les investissement publics comme leviers pour atteindre la croissance prévue.

Bien que le PLF-2022 soit basé sur des hypothèses très prudentes, il reste porteur d’un ensemble d’acquis. A commencer par la fin de l’austérité, avec une importante enveloppe de 245 milliards de dirhams dédiée à l’investissement public et le démarrage du déploiement effectif de la protection sociale généralisée. L’AEI salue la volonté d’accélérer la transition énergétique en introduisant le principe de «pollueur payeur», parallèlement à la création d’un département dédié à la Transition énergétique au sein du gouvernement.

La priorité donnée à l’emploi, notamment celui des jeunes, avec le lancement du programme Awrach, la relance du programme Intelaka et l’initiative Forsa, tout en poursuivant les stratégies sectorielles génératrices d’emplois est également soulignée. Au même titre que la stabilisation de certains prix de produits subventionnés par l’augmentation des budgets de la compensation. S’y ajoute l’introduction du principe de revenu minimum devant atteindre 1.000 dirhams sur 3 ans et permettre aux plus démunis de percevoir un minimum vital.

L’AEI observe néanmoins que le taux de croissance retenu (3,2%) est aligné sur ceux des années précédant la crise. «Il n’est annonciateur ni de rupture par rapport au passé ni de signaux suffisamment positifs aux opérateurs économiques. L’annonce d’un taux ambitieux de croissance hors agriculture serait plus stimulant pour les opérateurs économiques devant s’inscrire dans une logique collective de relance», lit-on. L’insuffisance des mesures fiscales et budgétaires au profit des secteurs fortement impactés par la crise actuelle, notamment le tourisme et d’autres activités dépendantes (la culture, l’habitat, certaines activités exportatrices, etc.), est également déplorée.

Pour l’AEI, «la suppression de la progressivité de l’IS est en décalage avec l’esprit de la loi-cadre sur la fiscalité et les orientations du Nouveau Modèle de Développement». Partant, l’Alliance plaide pour des mesures d’appui aux secteurs fortement touchés par la crise de la Covid-19 et recommande «vivement» l’organisation du salon «Made in Morocco» dès 2022. Elle appelle également à des dispositions permettant aux sociétés de financement, notamment par leasing, de proroger de 24 mois les délais retenus avant de procéder à la saisie des biens financés. Idem pour la sortie de la charte de l’investissement et la diversification des outils de promotion de l’offre Maroc auprès des investisseurs, nationaux et internationaux.

Les économistes istiqlaliens militent, par ailleurs, pour une stratégie nationale de renforcement des ressources en eau potable et d’irrigation et pour un contrat programme de l’agro-alimentaire et le plan logistique. Ils appellent également à opérationnaliser plus rapidement la régionalisation avancée, notamment en termes de déconcentration et d’allègement des procédures, ce qui permettra aux conseils régionaux de déployer leurs plans de développement dans les délais.

Enfin, l’AEI se dit favorable à la mise en place de fonds d’investissement régionaux comme outils d’encouragement des investissements directement productifs et créateurs d’emplois dans leurs territoires, à travers des partenariats public-privé. Il faut ainsi veiller, élabore-t-elle, à la réalisation effective des investissements publics prévus dans le cadre du PLF 2022, notamment ceux qui ont un impact immédiat et direct sur la relance de la croissance économique et la création d’emplois, tout comme il est nécessaire d’introduire et adopter des amendements permettant de protéger davantage le pouvoir d’achat des citoyens, notamment ceux de la classe moyenne, et la compétitivité de nos entreprises, contre les augmentations de prix.

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